Transition : Jean Robert Ménié siffle la fin de la ‘’moutonnisation’’ des gabonais

Le tonitruant leader syndical du secteur des transports et candidat à la présidentielle d’août 2023, invite le président de la transition, à l’instar du président sénégalais, « à prendre un décret supprimant toute forme de mobilisation lors des départs et arrivées pendant les voyages internationaux et à réduire le protocole à la stricte présence de quelques officiels ; ainsi que la sécurité ».

Visiblement excédé par le spectacle offert au public, lundi dernier, au retour du président de la transition de France où il venait d’effectuer une visite de travail de cinq (5) jours, le président du Syndicat libre des transporteurs terrestres du Gabon (SYLTTEG) se dit inquiet du retour en force des pratiques et méthodes d’embrigadement des populations gabonaises, caractéristiques du régime déchu.

Jean Robert Ménié affirme que « le déplacement de masse des populations, exaltation du clientélisme politique, comporte le risque d’une dérive autoritaire et dictatorial, par le fait d’un président devenu ‘’président Dieu’’. Ce sont des démonstrations de popularité à répétition créant chez les populations des réflexes permanents d’allégeance, une forme de kounabélisme nocive, dans une bamboula endiablé », le leader syndical croit d’ailleurs savoir que la mobilisation monstre de lundi dernier « a coûté 5000 Francs CFA la tête ».   

Ces mobilisations explosives, paraissent aux yeux du président du SYLTEGG comme un scénario inquiétant d’autant qu’elles occasionnent « une paralysie partielle de l’administration par la présence d’une pléthore de hauts responsables chacun craignant de ne pas être vu. Elles créent un congestionnement de certaines artères, ralentissant les activités économiques et entravant les déplacements des populations », a-t-il fustigé.

« L’Afrique d’aujourd’hui a besoin d’un pouvoir politique démystifié et démythifié, au service non d’un homme, mais au service des nations », souligne Jean Robert Ménié à l’attention du président de la transition qui, selon lui, « a vocation à remettre le pays au travail en le réformant en profondeur ». Cela suppose « un autre management du pouvoir de transition, en opérant un changement sismique qui se détache de l’ordre ancien », suggère-t-il, et « en se détachant de cette fausse popularité liée aux 5000 Francs CFA donnés aux gens lors des rassemblements », déplore-t-il.  

L’ancien candidat à la dernière présidentielle reste persuadé que « la popularité viendra des actes et des actions réalisées qui est la vision de la nouvelle Afrique, celle que vous devez incarner », lance-t-il à l’endroit du président de la transition qu’il invite à mettre fin « à cette bamboula lors de vos départs et arrivées. Le pays n’en a pas besoin », a conclu Robert Ménié.

Alph’-Whilem Eslie

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

error

Vous aimez l'article? Merci de le partager.