Sans structure adéquate, les malades mentaux envahissent la ville de Port-Gentil

Dans la ville de Port-Gentil en particulier, il n’est plus surprenant pour les habitants de voir les malades mentaux arpenter les rues de la ville à la recherche des habits, des soins mais surtout de la nourriture. 

L’absence d’un centre hospitalier spécialisé aggrave le phénomène. « S’il y’avait au moins un centre spécialisé pour les accueillir comme à Libreville, on ne devrait plus les voir dans la ville à tout va, chaque jour c’est un nouveau malade qui se dévoile, et le chiffre de ce cas augmente », a déploré à un reporter de Gabonactu,  Chimène Nkorouna, un native de la capitale économique.

En effet, le nombre de malades mentaux a considérablement augmenté au fil des jours à Port-Gentil. Ces personnes souffrant d’une déficience mentale n’hésitent pas très souvent, à se dépouiller des vêtements pour imposer leur nudité au public. Certains sont même munis d’armes blanches (barre de fer, couteau, tessons de bouteilles, etc), avant d’agresser des honnêtes citoyens. On les compte aujourd’hui par centaines, des jeunes gens pour la plupart, qui montent et descendent dans les rues sans destination fixe.

« C’est très dégueulasse de les voir en ville, apparemment c’est devenu normal que plus personne ne s’inquiète. l’État devrait faire quelque pour les aider, car nous ça nous dérange vraiment », a  suggéré Claudine Issambo.

Il n’est plus rare dans la capitale économique du pays, de voir un malade mental sillonner les artères de la ville. Et pour cause; ces derniers sont très souvent rejetés par leurs familles, les enfants, la société. Une situation qui les pousse à vivre reclus et très souvent dans la rue et à se nourrir dans des poubelles.

Au quartier cité Otando par exemple, deux malades mentaux ont élu domicile au seul abri bus existant sur ce lieu. Ils l’ont recouvert d’un grand sachet pour ne pas être exposés aux intempéries. Au grand dam des populations, ils y vivent depuis belle lurette. À moitié-nu, le crâne couvert de croûtes et assis sur la ferraille fixée au mur, une odeur nauséabonde prend aussitôt à la gorge. Le sol est inondé d’urines et d’excréments.

Interrogée sur leur état, les deux hommes sont incapables de formuler une réponse. Et pourtant la loi n°009/2015 du 7 mars 2016 fixant les modalités de prise en charge des malades mentaux et de protection de leurs droits en République gabonaise, stipule en son article 6 que « les pouvoirs publics ONT L’OBLIGATION d’offrir aux malades mentaux quel que soit leur âge, des soins médicaux, psychiatriques et de leur assurer une prise en charge psychologique et sociale ».

Malheureusement rien n’est fait dans ce sens visant à assurer la survie de ces personnes. Par manque de soutien, beaucoup ont été retrouvés morts en putréfaction dans un coin de la ville. D’autres ont même été zigouillés pour des crimes supposés rituels.

Vincent Ranozinault

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