Les casques bleus gabonais en Centrafrique coupables des crimes d’exploitation et d’abus sexuels risquent la prison et la radiation (source indépendante)

Les casques bleus gabonais en Centrafrique qui seront reconnus coupables des crimes d’exploitation et d’abus sexuels risquent au pays la prison suivie de la radiation des effectifs des forces armées gabonaises, a confié à Gabonactu.com une source indépendante proche de la mission d’enquête dépêchée par le Gabon à Bangui pour enquêter sur les allégations à l’origine du retrait « humiliant » du contingent gabonais par l’ONU.

« Libreville souhaite se montrer ferme », a martelé la source qui estime que les soldats qui seront reconnus coupables de ces crimes auraient délibérément violé leur « enrôlement » sous le drapeau national et leur « engagement » dans une force onusienne.

Selon la source, tous les soldats avant de quitter le pays avaient reçu une formation sur les règles d’engagement dans une force de paix et sur le Droit international humanitaire (DIH). Aussi appelé « Droit des conflits armés ou droit de la guerre », le DIH enseigné ou rappelé aux soldats avant leur projection sur le théâtre des opérations vise à limiter les effets des opérations de guerre, en particulier à l’égard des populations et des installations civiles et des personnes qui ne participent pas ou plus aux combats (prisonniers de guerre, réfugiés).

« Pour n’avoir pas honoré les armes du Gabon, ils mériteront le traitement adéquat », a poursuivi la source.

« S’ils sont avérés, leurs auteurs seront traduits devant les tribunaux militaires et jugés avec une extrême rigueur », avait pour sa part averti le ministère gabonais de la Défense dans un communiqué.

Le 15 septembre dernier, l’ONU a décidé de retirer les casques bleus gabonais de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en Centrafrique (MINUSCA) suite à des nombreuses allégations d’exploitation et d’abus sexuels.

Libreville a dépêché dimanche plusieurs enquêteurs en Centrafrique sur les sites autrefois sous responsabilité du contingent gabonais.

Le Gabon était engagé dans le conflit inter-centrafricain depuis 25 ans sans interruption. Quelques 450 soldats sont actuellement déployés sur le territoire centrafricain. En 25 de présence, le Gabon a perdu 9 hommes et dépensé environ 83 milliards de FCFA, selon un bilan publié par la télévision nationale gabonaise.

Camille Boussoughou

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