Le Centre national des œuvres universitaires face à ses défis

Le CNOU doit se montrer résilient, créatif et innovant pour surmonter des nombreux écueils dans le fonctionnement des restaurants universitaires.

Après plusieurs mois voire des années d’arrêt de leurs activités, le Centre national des œuvres universitaires (CNOU) vient de procéder à la réouverture des restaurants sur plusieurs campus à travers le territoire national. Presque tout le mois de novembre a été rythmé par la série d’inaugurations ou relance des activités liées à la restauration.

De l’Université Omar Bongo à l’Université des Sciences et Techniques de Masuku en passant par l’Ecole nationale des Eaux et Forêts, les étudiants ont retrouvé le sourire.

Premiers bénéficiaires de ce retour au restaurant, cette initiative ne pouvait que réjouir les acteurs de l’ensemble de la communauté universitaire. Sauf qu’au regard de la panoplie de défis à relever, il y a lieu de s’interroger sur la capacité du CNOU à se montrer résilient et maintenir la fourniture de repas sur l’ensemble de l’année académique. Quels sont ces défis et de quels contours sont-ils ?

Au détour d’une fine observation des faits sur le terrain du reste étayée par certains regroupements, les défis du CNOU semblent être principalement de trois ordres à savoir : humain, financier et logistique.

Sur le plan humain, la tendance générale fait état d’un personnel vieillissant. Difficile de procéder au renouvellement suite aux contraintes financières. Même en essayant de contourner la difficulté à l’aide de la main d’œuvre non permanente payée sur fonds propres, toujours difficile de tenir le pari par défaut de moyens.

Les exemples des restaurants du Centre de Mvengue et de Nkok où la main d’œuvre non permanente a été mise à contribution sont révélateurs de l’insuffisance de fonds propres comme solution palliative.

Au nom de l’égalité de chances, le CNOU fait dans l’accompagnement social des étudiants tel que voulu par le chef de l’Etat et n’a pas vocation à gagner de l’argent au travers de ses activités. Preuve éloquente, seuls 500 Francs sont à débourser par les bénéficiaires pour un repas d’une valeur réelle estimée à 3900 Francs. L’écart étant compensé par l’Etat !

Quid du nerf de la guerre, l’argent ? C’est la difficulté la plus handicapante révèle notre enquête. Souvent l’argent n’est pas disponible au moment où les fournisseurs en ont besoin pour assurer les ravitaillements. Ce qui du reste brise l’élan et la chaine chez les fournisseurs expliquant ainsi l’arrêt brutal de nos activités de restauration parfois en plein milieu de l’année scolaire.

A ce niveau, pour assurer une fourniture de repas sans connaître d’interruptions intempestives tout le long de l’année académique, la meilleure réponse idoine serait la conjugaison des efforts entre les politiques ( ministère de l’Enseignement supérieur) et les financiers( Budget, Finances et Trésor) avec un dispositif de veille permanent.

Que peut faire le meilleur cuisinier du monde sans du matériel adapté et fonctionnel ? C’est où la question de la logistique (plateau technique) s’invite au nombre de défis du CNOU.

Pour éclairer la lanterne, une date : c’est en 2014 /2015 que les batteries de cuisines avaient été rénovées ; tout semble obsolète et appelle un renouvellement urgent. Il y a donc des soucis d’entretien, de maintenance auxquels il faut ajouter dans certains cas l’état désuet de restaurants de l’UOB, USS et USTM qui nécessitent une cure de jouvence.

Des chiffres parlants ! Aujourd’hui 2600 repas sont produits sur l’ensemble de restaurants des universitaires et grandes écoles sur une population estudiantine en forte augmentation estimée à 40.000 mille contre 20.000 repas qui se produisaient en 2015. Le gap est assez significatif.

Face à cette ribambelle de défis à relever, il appartient aux différents acteurs de ménager leurs montures pour aller loin. Pour ce faire, il appartient aux uns et aux autres de se montrer imaginatifs, se projeter dans des stratégies innovantes afin de faire de l’égalité des chances une réalité pérenne au bénéfice de générations futures.

Camille Boussoughou

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

error

Vous aimez l'article? Merci de le partager.