Grève à Maurel & Prom : les policiers n’ont blessé personne à Onal (communiqué)

la bataille entre grévistes et forces de l’ordre s’est jouée pour le contrôle de cette salle dite des opérations @ Gabonactu.com

 
Libreville, Gabon (Gabonactu.com) – Le ministère de l’Intérieur, a dans un communiqué publié vendredi à Libreville, démenti les informations selon lesquelles les policiers et gendarmes dépêchés sur le champ pétrolier d’Onal ont blessé 7 salariés de Maurel & Prom en grève dans le site.
 
« L’action des Forces de défense et de sécurité n’a occasionné aucun dégât corporel contrairement aux allégations de l’ONEP faisant état de 7 blessés », dément le ministère de l’Intérieur.
 
« Soucieux de préserver la sécurité des installations, le Gouvernement a, par le biais du Gouverneur de province, dépêché un détachement des Forces de Défense et de Sécurité qui a effectivement constaté sur les lieux, que la salle de contrôle de production était à l’arrêt et aux mains des grévistes qui en empêchaient l’accès au personnel régulièrement affecté à cette tâche », explique le texte.
 
« Afin de préserver les équipements et garantir la continuité  de la production, les Forces de Défense et de Sécurité se sont résolues à évacuer les grévistes en raison de ce qu’ils campaient sur leur position », poursuit le communiqué.
 
L’ONEP s’appuyant sur le témoignage des agents de Maurel & Prom présents sur le site a affirmé que certains de ses adhérents ont été molestés et brutalisé au gaz lacrymogène.
 
L’ONEP a déclenché la grève à Maurel & Prom le 22 février dernier après avoir constaté un blocage des pourparlers. Son préavis de grève a expiré le 21 février. Le personnel de Maurel & Prom affecté à Onal proche de Lambaréné était, selon l’ONEP en train de sécuriser les installations lorsque les policiers et gendarmes les ont sommés de quitter la salle de commandes des équipements.
 
La direction de Maurel & Prom a saisi un huissier de justice qui a convoqué l’ONEP en justice pour avoir organisé une grève illégale.
 
A l’origine de cette crise qui commence à s’enliser, une réclamation par les salariés d’une indemnité de bonne séparation suite au rachat de la société par le groupe indonésien Pertamina. Les salariés exigent le paiement de 6 mois de salaire brut à chaque agent par année d’ancienneté avant la fin de la transition entre Maurel & Prom et le nouvel repreneur.
 
La direction n’a pas accepté cette exigence, préférant léguer ce passif à Pertamina. La direction a aussi refusé de soumettre à l’ONEP le dossier de tout le personnel expatrié dont certains sont soupçonnés de travailler sans autorisation ou à des postes prévus pour des gabonais. Maurel & Prom aurait aussi refusé de payer des heures de travail revendiquées par le personnel.
 
Les salariés qui ne supportent plus le comportement « esclavagiste » de leur DG, exigent désormais son départ.
 
La direction n’a pas communiqué sur cette crise.  Le Groupe Pertamina, via sa filiale PIEP, a acquis 24,53 % du capital du Groupe Maurel & Prom en août 2016. A l’issue de l’OPA du 9 février 2017, PIEP détient 72,65 % de Maurel & Prom.
 
Maurel & Prom est l’un des principaux producteurs de pétrole au Gabon derrière Shell et Total. Ces deux majors ont cependant décidé de vendre plusieurs de leurs actifs au Gabon. Une grève dans le secteur pétrolier provoque des dégâts très important dans l’économie du pays. Le pétrole reste la première richesse du pays malgré la volonté du pouvoir de diversifier l’économie.

Antoine Relaxe

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