Le Gabon abrite les plus anciens gisements d’uranium du monde

 Une vue partielle de la ville de Mounana ancien fief de l’uranium gabonais @ Gabonactu.com

Libreville, Gabon (Gabonactu.com) – Le Gabon abrite les plus anciens gisements d’uranium du monde, affirme une étude d’un chercheur géologue français, le Professeur Abderrazak El Albani de l’université de Poitiers en France.

 

L’étude qui vient d’être publiée par l’American Journal of Sciences* – la plus ancienne revue scientifique des Etats-Unis – met en évidence la genèse des plus anciens gisements terrestres d’uranium. Ces gisements se seraient formés dans le bassin de Franceville après la première augmentation des teneurs en oxygène atmosphérique qui s’est déroulée entre 2,3 et 2 milliards d’années. Au cours de cette période cruciale de l’histoire terrestre, les fluctuations des teneurs en oxygène auraient favorisé à la fois le lessivage de l’uranium depuis ses roches hôtes puis son accumulation.

 

 » Le Gabon représente une fenêtre unique au monde sur le fonctionnement de notre planète à des périodes reculées de son histoire », déclare le Pr. El Albani. La mise au jour en 2010 de 250 fossiles d’organismes pluricellulaires complexes vieux de 2,1 milliards d’années avait déjà bouleversé complètement le scénario de l’histoire de la vie sur Terre, faisant faire à la vie complexe un bon en arrière dans le temps de 1,5 milliards d’années.

Un des lacs dans lesquels étaient déversés les gravats du minerai d' uranium @ Gabonactu.com
Un des lacs dans lesquels étaient déversés les gravats du minerai d’ uranium @ Gabonactu.com

Les recherches du géologue français, auxquelles participent de jeunes chercheurs gabonais, ont reçu le soutien de la Présidence de la République, du Centre national de la recherche scientifique et technologique (CENAREST), de l’Agence nationale des parcs nationaux (ANPN), de l’Institut gabonais de l’image et du son (IGIS), de l’Institut français du Gabon, et en France de la Région Nouvelle-Aquitaine et du Ministère des Affaires étrangères et du Développement international.

Le Président gabonais, Ali Bongo Ondimba a salué cette « importante avancée scientifique ».

 

La fouille du bassin fossilifère du Francevillien  a été lancée en 2010, rappelle-t-on. C’est dans cette région que le groupe français Eramet a exploité un important gisement d’uranium à travers la COMUF crée en 1958.  La Comuf est détenue à 69 % par AREVA (ex Cogema) depuis 1986, à 25 % par l’Etat gabonais et à 6 % par de petits porteurs français et gabonais. De 1961 à 1999, elle a employé près 8 000 gabonais et 800 expatriés et a exploité dans cinq mines, notamment Mounana (mine souterraine et à ciel ouvert), Oklo (mine souterraine et à ciel ouvert avec la présence des réacteurs fossiles), Boyindzi, Okelobondo (mines souterraines) et Mikouloungou (vers Franceville, à ciel ouvert).

 

La mine du plateau Bangombé, entre Mounana et Moanda n’a pas été exploitée en raison des réacteurs fossiles. Durant toutes ces années, les différentes mines ont produit 7,6 millions de tonnes de minerai à 0,3% et donné environ 28 000 tonnes d’uranium.

Martin Safou

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