Faut-il avoir peur du prochain conseil des ministres ?

Ali Bongo Ondimba le 9 août 2020 © DCP

Contre toute attente, le président de la République, Ali Bongo Ondimba a effectué une visite inopinée le 4 novembre dans les « mapanes » de Libreville où vivotent la majorité des populations de la capitale.

Le déferlement des luxueux 4X4 noirs sur les voies secondaires très cabossées des quartiers sous-intégrés de la capitale gabonaise ne semble pas être une simple balade de santé pour le numéro gabonais.

Au pouvoir depuis 11 ans, Ali Bongo Ondimba a, semble-t-il, voulu toucher du doigt, faire le Saint Thomas sur les réalisations opérées par son administration pour améliorer les conditions de vie de ses concitoyens.

De ses propres yeux, le chef de l’Etat a vu que les cris de détresse des populations à la moindre averse ne sont pas des fables, que les retards au travail à cause des problèmes de circulation ne sont pas une simple farce, que les fréquents séjours au garage des véhicules pour cause de rotules et cardans ne sont pas des caprices de riche, que les librevillois vivent mal, que la capitale ressemble toujours à un gros village, bref que beaucoup restent à faire.

Les retombées

Après cette visite, les librevillois attendent les retombées. Qu’est-ce qui sera fait après ce constat ? Ali Bongo Ondimba doit-il sanctionner les éventuels coupables de cette reculade alors que des budgets ont été dégagés dans le passé pour améliorer cet état de misère ? Doit-il exhumer le dossier des fêtes tournantes des années Omar Bongo Ondimba durant lesquelles des entreprises ont englouti des sommes énormes sans résultats sur le terrain ? A-t-il été inspiré par les travaux de la Task force sur la dette intérieure qui a conclu qu’il y a trop de fraudes dans les marchés publics ? Doit-il sortir la chicote pour fouetter tous les prédateurs passés à l’opposition et ceux qui sont encore aux affaires ?

En tout cas, les annonces des prochains conseils des ministres à propos de cette descente présidentielle dans les « matiti » seront très scrutées. Seront également scrutées les éventuelles sanctions contre certains prédateurs (PME, Entreprises de BTP, et personnalités politiques) qui auraient contribué à enfoncer la capitale dans le sous développement permanent.

Daniel Etienne

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