Diplomatie : Yolande Nyonda poursuit son périple pour constater ce qui fait honte dans les ambassades du Gabon

Le ministre gabonais délégué aux Affaires Etrangères, Yolande Nyonda « inspecte » depuis quelques jours les Ambassades du Gabon dans plusieurs pays africains afin de voir d’elle-même les difficultés qui plombent le fonctionnement de ces missions diplomatiques et surtout font honte au pays du fait de la vétusté des locaux et même des résidences des diplomates.

Yolande Nyonda avait entamé sa mission en juillet dernier par l’Europe. Dans le vieux continent, elle s’était notamment rendue en Belgique, en Allemagne, en Italie et en France.

L’envoyée spéciale de Rose Christiane Ossouka Raponda est accompagnée de plusieurs experts nationaux dont la mission est de faire un inventaire millimétré des problèmes nécessitant une action immédiate pour le rayonnement diplomatique du pays.

Gabonactu.com n’a pas obtenu la liste des pays africains visités ou à visiter. Toujours est-il que quelques diplomates ayant reçu la visite de la délégation de Libreville fondent beaucoup d’espoir sur le succès de cette mission qui vise à redorer l’image du Gabon en améliorant leurs conditions de vie et de travail.

Parmi les techniciens présents dans la mission gouvernementale il y a entre autres le Conseiller du Ministre du Budget, Joséphine Ngari et le Directeur général du Patrimoine, Régis Emane. Éric Mundumili est l’œil direct du Premier ministre durant cette inspection.

Si les recommandations de ce long périple sont gardées dans un tiroir ou que leur exécution est renvoyée aux calendes grecques, les diplomates estiment que « le mal d’aujourd’hui deviendra pire demain ».

Présent lors de l’ouverture solennelle de la session des conférences budgétaires 2021-2022, le ministre des Affaires étrangères, Pacôme Moubelet Boubeya avait prévenu que l’essentiel du budget de son département sera consacré à la rénovation des missions diplomatiques du pays dont les carences font souvent les choux gras des activistes.

D’une manière générale, les diplomates gabonais travaillent dans des conditions difficiles : vétusté des locaux, difficultés matérielles, menaces d’expulsion, renvois de leurs enfants des établissements scolaires et universitaires pour défaut de paiement, insécurité sociale, bref, conditions de travail et de vie exécrables…

La précarité ne touche pas uniquement les diplomates gabonais à l’étranger. Le ministère des Affaires étrangères lui-même + considéré comme un ministère de souveraineté + est l’un des locataires des bâtiments privés à Libreville. L’Etat débourserait 90 millions de FCFA par trimestre pour honorer son loyer auprès du propriétaire de l’immeuble qui abrite actuellement le ministère dans le quartier résidentiel de Batterie IV. Le même Etat serait incapable de financer la réhabilitation du légendaire Hôtel des Affaires étrangères abandonné à cause de l’amiante, du manque de climatisation, d’ascenseur et des soucis de plomberie.  

« 22 milliards de FCFA c’est le montant astronomique que l’Etat gabonais verse chaque année aux nombreuses sociétés civiles immobilières (SCI) dont il est le juteux client », a déploré le 15 juillet dernier le journal en ligne Media241.com dans un article au titre évocateur : « Gabon : éternel locataire, l’Etat paie près de 22 milliards de FCFA par an ». Dans sa publication, ce média très au parfum des dossiers publics, cible Batterie IV comme étant l’un des quartiers où de « grands responsables publics qui sont en même temps les loueurs et les clients de l’Etat ». Un « délit d’initié », pointait le média.

Camille Boussoughou

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