Climat social sous tension à Robert Services

La désignation d’un administrateur contrôleur visant à faire l’inventaire de la gestion du patrimoine de Robert Services, le paiement des arriérés de salaires et le solde de tout compte, sont les points de revendications des agents de Robert Services antenne Port-Gentil. Ces derniers, ont, ce 20 novembre, initié un mouvement d’humeur pour dénoncer le climat social délétère qui plane dans cette société.

En colère, ils ont fermé l’accès principal du site Robert construction et fils (RCF), où sont installés plusieurs associés économiques de l’homme d’affaires mis en cause. L’objectif des employés en rogne, est qu’ils se fassent entendre auprès de leur PDG pour une sortie de crise favorable.

« Nous avons barré pour nous faire entendre par les plus hautes autorités de la République ; c’est la meilleure solution pensée parce que tout ce que nous avons entrepris, à l’inspection du travail et au Tribunal du travail, rien n’a abouti ; nous pouvons rester là jusqu’en janvier 2024 si rien n’est fait »,  a fait savoir Serges Mikala Bouka,  porte-parole  du collectif du groupe Robert Services.

Depuis plusieurs années, le groupe Robert Services est plongé dans une crise financière, entachée par des licenciements jugés abusifs par certains agents et des retards sur le paiement des salaires.

Pour Mikala Bouka,  « le personnel veut avoir la clarification sur la situation de l’entreprise, nous avons reçu des documents comme quoi les entités avaient été dissoutes. En fouillant très bien, Il voulait simplement se débarrasser du personnel comme des malpropres ».

Société spécialisée dans le transit et le transport maritime, Robert Services avait été secouée fortement par la pendaison en 2015 d’un employé, par le siphonage à la SOGARA, par les grèves à répétition et par l’arrestation de leur président directeur général Robert Chami, déféré provisoirement à la prison du château pour introduction illégale d’armes en République Gabonaise.

Depuis lors, plus rien ne va, à tel point que la situation se dégrade de jour en jour. Les agents en grogne exigent que leur PDG reverse à la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), tous les prélèvements effectués sur leur salaire relatif notamment à la pension retraite d’une part, et qu’il procède en urgence à l’immatriculation des agents à la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (CNAMGS) d’autre part.

« Robert Chami est un grand menteur et grand trompeur, il a induit tous les employés en erreur. Il n’a jamais aimé le bien-être des gabonais. Il n’a jamais reversé la CNSS-CNAMGS mais l’argent était prélevé dans les bulletins de salaires depuis la fondation de l’entreprise. Il a fonctionné comme ça, c’est un ennemi du Gabon », s’est-t-il indigné.

Plusieurs pères de famille sont désespérés, car n’arrivant plus à payer leur loyer ni à scolariser leurs enfants. Contacté au téléphone par notre correspondant, Robert Chami fait le dos rond.

« La plupart sont des voyous, ils ont été payés. Comment voulez-vous que je régularise cette situation si je ne peux pas travailler ? Je ne vais rien régler », a-t-il rétorqué.

Vincent Ranozinault

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