Affaire du milliard d’Iboundji : « j’ai toujours privilégié la transparence dans la gestion des fonds publics » (Jean-Claude Pango,Délégué spécial)

Le Délégué spécial en charge de la gestion de la Commune d’Iboundji, chef-lieu du Département de l’Offoué-Onoye dans la province de l’Ogooué Lolo (sud-est), Jean-Claude Pango, accusé sous cap par ses détracteurs d’une supposée malversation financière sur les fonds allouésen mai 2024 par le Président de la Transition d’alors, le général Brice Clotaire Oligui Nguema, pour financer les projets à fort impact social, dit avoir coordonné l’utilisation de cet argent avec beaucoup de transparence et de rigueur.  

« J’ai toujours privilégié la transparence dans la gestion des fonds publics », a martelé M. Pango,chez notre confrère Akûm Infos.

Jean-Claude Pango est l’une trois personnes qui étaient auditionné le 24 octobre dernier par la DGR  de Koulamoutou dans le cadre de l’affaire dite du « milliard d’Iboundji ».  La province de l’Ogooué Lolo avait dans son ensemble reçu une enveloppe globale de 7 milliards FCFA dont 1 milliard pour le département de l’Offoué-Onoye.

Mais la communed’Iboundji s’était vue octroyée 380 millions de FCFA. Trois entreprises locales avaient été retenues pour réaliser un certain nombre de projets. Il s’agit notamment de la société GGRC qui a bénéficié de 300 millions FCFA pour assurer la réhabilitation de l’école publique de Moupopa et de l’auberge municipale. Elle devrait aussi construire un nouvel hôtel de ville.

Projets réalisés à minima par des entreprises bénéficiaires du fonds

Avec une enveloppe de 66 millions FCFA la PME Mibenga avait soumissionné pour l’extension du réseau d’eau potable. Thermo-BTP quant à elle devrait procéder à la fabrication et à la livraison de deux pondeuses de briques (15 millions FCFA).

Le reste du milliard annoncé, soit 620 millions FCFA, était destiné pour les projets locaux du département de l’Offoué-Onoye. Maisun an plus tard, plusieurs projets accusent de sérieux retards. Le chantier du nouvel hôtel de ville, censé symboliser le renouveau local, n’affiche qu’un taux d’exécution estimé à 15 %. Selon des sources proches du dossier, les entreprises adjudicataires auraient pourtant bénéficié de la totalité des montants alloués, mais les résultats visibles tardent à se matérialiser.

Dans cette affaire, la responsabilité du Délégué spécial d’Iboundji ne semble pas avérée à ce stade. Les autorités compétentes mèneraient leurs investigations au-delà du périmètre communal et pourraient, selon plusieurs observateurs, s’intéresser bientôt, si ce n’est déjà le cas, aux projets financés dans le département de l’Offoué-Onoye, où plusieurs chantiers n’ont jamais connu de démarrage effectif.

Sonnette d’alarme

Dans une lettre datée du 28 août 2025, adressé au Président de la République pour rendre compte de l’état d’avancement des projets et des difficultés rencontrées, le Délégué spécial d’Iboundji expliquait notamment que la société GGRC, confrontée à de graves difficultés financières, était dans l’incapacité de poursuivre les chantiers ou de payer ses employés. Il proposait, alors que les projets soient repris par une autre entreprise locale, KONTE BTP, prête à préfinancer la suite des travaux.

Les correspondances adressées à la Présidence témoignent, indique-t-on, d’un suivi administratif constant. Dans ces rapports, le Délégué spécial détaille les réalisations déjà effectuées, les dysfonctionnements techniques observés et les mesures conservatoires prises, notamment la mise en veille des chantiers et la sécurisation des sites en attendant une reprise autorisée par les autorités.

Gestion administrative rigoureuse

« Dès les premiers signaux d’alerte, j’ai informé ma hiérarchie et pris la décision d’arrêter les travaux afin de préserver les intérêts de l’État », a-t-il fait savoir avec aisance.

Au Conseil des Ministres du 23 octobre dernier, le Président Oligui Nguema a vivement réagiaux dérives et malversations constatées dans la gestion de certains projets publics, annonçant un audit rigoureux des chantiers initiés sous l’égide du Comité de Transition pour la Restauration des Institutions (CTRI).

Dans une lettre nº 075/Pol/CAB.G du 24 mars 2025, le gouverneur de la province de l’Ogooué Lolo a (enjoint les entreprises) adressé une mise en demeure de reprendre les chantiers dans un délai de 72heures, à défaut de procéder au remboursement de fonds ou de répondre devant les tribunaux.

Enfin, dans le cadre de l’enquête en cours, des révélations nouvelles sont susceptibles d’apporter un éclairage de nature à nous édifier sur les dessous de cette affaire

Camille Boussoughou

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