Parquet général : Même en leur absence, Sylvie Bongo et son fils Nourredin seront jugés

Le Procureur général près la Cour d’appel judiciaire de Libreville, Dr Eddy Minang, a confirmé ce mercredi, lors d’une conférence de presse, que le procès de Sylvie Marie Valentine Bongo et Nourredine Bongo Valentin et bien d’autres co-accusés, se tiendra bel et bien du 10 au 14 novembre prochain, dans le cadre de la session criminelle spéciale.  « Même en leur absence, ils seront jugés », a martelé le Procureur général près la Cour d’appel judiciaire de Libreville.

Le Parquet général a fixé l’opinion sur la régularité du processus judiciaire relative à l’affaire Sylvia et Nourredin Bongo. « Toutes les diligences légales ont été accomplies pour garantir un procès juste, transparent et équitable », a-t-il assuré; en même temps qu’il renseignait sur les contours de la prochaine session criminelle spéciale consacrée à plusieurs affaires, hautement sensibles, suivies de très près par les médias nationaux et internationaux.

Selon le Parquet, les notifications d’audience, les citations des témoins et la mise à disposition des dossiers aux avocats ont été effectuées conformément aux dispositions judiciaires pertinentes. Tous les accusés ont été régulièrement cités à comparaître, à l’exception de Sylvia et Nourredine, absents de leur domicile de la Sablière, dans la banlieue nord de Libreville, a-t-on appris.

« Lorsqu’une personne est absente de son domicile, la citation peut être remise à un parent, un employé ou un voisin trouvé sur place. C’est ce qui a été fait », a indiqué le Procureur général, citant fort opportunément quelques dispositions pertinentes du Code de procédure pénale.

Jugement par contumace

Pour autant, il a déploré le refus de l’avocate gabonaise des prévenus, résidant à Libreville, où se trouve le domicile légalement reconnu et les intérêts des deux accusés, de réceptionner la citation à comparaitre de ses clients par voie d’huissier. « C’est la Secrétaire de l’avocate qui a refusé de recevoir la citation. C’est son droit le plus absolu, et cela a été constaté », a néanmoins précisé le Dr Minang.

Le Procureur général a rappelé que la Cour criminelle spéciale sera composée de cinq magistrats professionnels et de quatre assesseurs tirés au sort, représentant le peuple gabonais. Cette session examinera plusieurs dossiers liés à la délinquance économique, à la corruption, au blanchiment de capitaux, mais aussi à des trafics d’êtres humains et d’émission de faux billets, a-t-on appris.

Hormis l’affaire Sylvie et Nourredin Bongo, dont les avocats français ont déjà fait savoir qu’ils ne feront pas le déplacement de Libreville et « ne retourneront dans les mains de leurs tortionnaires dans une parodie de justice », selon leurs termes ; certaines audiences se de cette session criminelle spéciale, se tiendront sous escorte, d’autres en liberté provisoire, selon la nature des faits reprochés.

Interpelés puis incarcérés près de deux ans, au lendemain du Coup d’état du 30 août 2023, qui a coûté la présidence à Ali Bongo Ondimba, l’épouse et le fils aîné de l’ancien président déchu sont poursuivis pour faux et usage de faux, détournement de fonds publics, complicité de détournement, corruption active, blanchiment de capitaux, concussion, association de malfaiteurs, etc.

Sylvia Bongo et son fils Noureddin avaient été libérés début mai 2025, ‘’officiellement’’ pour des raisons de santé et vivent actuellement à Londres.

Féeodora Madiba et Tryphène Lembah

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