La Direction provinciale des eaux et forêts (DPEF), la Direction de lutte contre le braconnage (DLCB) et l’antenne de la Police judiciaire (PJ) du Haut-Ogooué (sud-est), appuyées par l’ONG Conservation Justice, ont, durant une opération conjointe menée à Franceville, procédé à l’interpellation de trois présumés trafiquants de pointes d’ivoire.
Les trois mis en cause, tous de nationalité gabonaise, avaient à leur possession deux pointes d’ivoire sectionnées en 17 morceaux. Ils ont été interpellés au moment de conclure la vente de 17 morceaux des défenses d’ivoire. Des trophées de faune d’une espèce animale sauvage intégralement protégée au Gabon, en l’occurrence l’éléphant.
« Pris en flagrant délit de détention illégale et de tentative de commercialisation de ces trophées de faune sans autorisation préalable de l’administration des Eaux et Forêts, les mis en cause ont été immédiatement conduits dans les locaux de la Police judiciaire (PJ) de Franceville, gardés à vue puis déférés devant le Parquet Spécial de Libreville lundi 27 octobre 2025 », indique un communiqué de l’ONG Conservation Justice.

L’organisation souligne que les deux présumés trafiquants des points d’ivoire devront répondre de leur acte devant la loi et risquent une peine d’emprisonnement allant jusqu’à dix (10) ans et une amende équivalente au quintuple de la valeur du produit saisi, conformément aux articles 390 et 398 du Code pénal.
Les interpellations de Franceville montrent que le trafic des espèces de faune concerne également le sud-est du pays. La généralisation de cette activité illégale dans tout le pays n’est cependant pas sans incidence sur les espèces sensibles telles que l’éléphant de forêt qui figure dans la liste rouge de l’Union internationale de conservation de la nature (UICN) des espèces menacées, en tant qu’espèce en danger critique d’extinction.
Les éléphants de forêt font en effet l’objet d’un intense trafic dans plusieurs pays d’Afrique centrale, notamment au Cameroun qui constitue la plaque tournante des réseaux organisés de braconnage de cette espèce. Leurs populations ont ainsi fortement diminué. En atteste, l’alerte de l’UICN. Cependant, leur rôle n’en demeure pas moins important en tant que jardinier de la forêt, permettant ainsi la régénération de nombreuses espèces d’arbres et la captation de quantités très importantes de gaz à effet de serre.
Une étude du FMI publiée en 2020 et intitulée « Le travail de l’ombre des éléphants » confirme en effet l’importance des éléphants de forêt à ce titre et l’importance de leur préservation. Reste que les donateurs devraient en tenir compte afin d’appuyer les efforts du Gouvernement.
Source : CJ