ARTF : chaos et gouvernance moyenâgeux, urgence d’une thérapie de choc

Le président du Conseil de régulation de l’ARTF, François Banga Ebomi, a dressé mardi un tableau très sombre de l’Autorité de Régulation des Transports Ferroviaires (ARTF), une institution publique actuellement dans une situation chaotique à cause, selon lui, d’une gestion approximative et moyenâgeuse par son Secrétaire exécutif, Adrien Moukabi.

« L’ARTF se trouve présentement dans une situation chaotique, due essentiellement à un management approximatif, dénué de toute vision stratégique et managériale », a notamment déclaré Banga Ebomi s’adressant aux membres du conseil de Régulation à l’occasion d’une conférence de presse.

« Nous assistons depuis le 23 décembre 2024 à un pilotage à vue de la maison ARTF par le Secrétaire Exécutif Monsieur Adrien Moukabi (opacité totale dans la gestion des ressources humaines et financières, marginalisation des membres de la Gouvernance, etc) », a-t-il cogné.

François Banga Ebomi a clairement soutenu que « les bases d’une gestion saine et transparente de cette entité de l’Etat sont complètement inexistantes ».

Le régulateur en chef du Transgabonais déplore une opacité totale dans la gestion de l’institution. « Le plus grave est que, même les incidents-accidents sur le chemin de fer Transgabonais, nous sont volontairement dissimulés », regrette-t-il alors que ces incidents relèvent des missions fondamentales de l’ARTF.

Signature d’une convention de concession controversée avec la SETRAG

François Banga Ebomi s’est montré particulièrement remonté contre l’administration de l’ARTF pour avoir signé « clandestinement » le 07 mars 2025 le très « controversé avenant n°4 de la Convention de concession du Chemin de fer Transgabonais à SETRAG ».

Vue partielle des participants à la conférence ©  Gabonactu.com

La convention est nocive pour l’activité ferroviaire au Gabon, selon le président du conseil de régulation.

« D’après l’analyse du Secrétaire Exécutif Adjoint et d l’Expert de l’Etat, ce texte viole les dispositions de deux (02) lois gabonaises et porte gravement atteinte à notre souveraineté sur le Transgabonais », alerte Banga Ebomi.

Selon lui l’avenant n°4 mettra fin à toute régulation de l’Etat sur le Transgabonais et pourrait entrainer une augmentation unilatérale et arbitraire des tarifs de la SETRAG, mettant en péril les activités de plusieurs opérateurs économiques tributaires de cette infrastructure.

Le texte irrite les opérateurs miniers et ferroviaires qui dénoncent des conditions d’exploitation insoutenables, selon Banga Ebomi qui craint à terme une possible cessation d’activités pour les compagnies comme la Nouvelle Gabon Mining (NGM) exploitant de manganèse à Franceville, Okandja et Mounana ; La Compagnie Industrielle et Commerciale des Mines du Huazhou (CICMHZ) exploitant de manganèse à Ndjolé ; Africa Mining & Development (AMD) exploitant de manganèse à Lastourville ; Owendo Mineral Port (OMP) le plus important opérateur ferroviaire et portuaire du Gabon.

Au-delà de « ce constat d’échec » Banga Ebomi exige un audit organisationnel RH, comptable et financier de l’ARTF par un organisme indépendant certifié et agréé.

« L’assistance d’investigateurs de l’Etat, dotés du statut d’Officier de Police Judiciaire (OPJ) serait fortement recommandé », a-t-il suggéré.

L’ARTF a été créé par l’ordonnance du 17/2010 du 25 février 2010 pour réguler le réseau ferroviaire gabonais. L’ARTF est une autorité administrative indépendante chargée de missions de contrôle, de conseil et d’arbitrage, dans le but de promouvoir l’efficacité et de garantir la qualité du système ferroviaire.

Marie Dorothée, Ade Roberte Hélène et Stone Ferrari Mikala

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