Le filles et fils du département de l’Offoué-Onoye, province de l’Ogooué-Lolo (sud-est), ont pacifiquement manifesté le week-end dernier à Iboundji, pour réclamer que lumière soit faite sur la destination d’une partie des financements, don du président de la République, Brice Clotaire Oligui Nguéma ; alors que la 2ème tranche de l’enveloppe promise s’apprêterait à être décaissée, croient-ils savoir. Tout en réaffirmant leur loyauté au Chef de l’État, ils exigent des comptes et appellent à une gouvernance plus transparente et participative de la cagnotte et des projets d’équipements socio-collectifs préconisés.
Ce fonds, destiné à financer des projets de développement locaux pensés et mis en œuvre par les populations elles-mêmes, avait suscité un immense espoir. À cela s’ajoutaient d’autres engagements majeurs du chef de l’État, portant notamment sur la construction d’un lycée professionnel, l’édification d’une superette CKDO, la réalisation de la route Koula-Moutou–Mandji via Iboundji, ainsi que la valorisation du patrimoine touristique du département.
Ces promesses avaient ravivé la flamme de l’espérance dans une région longtemps restée en marge des grands projets nationaux.

Pourtant, à l’épreuve des faits, se désolent les populations locales, cet espoir semble s’être volatilisé, au regard de la gestion de la première tranche du fonds qui aurait manqué de clarté. Si le projet d’achat d’engins a été mené à bien, le reste des initiatives annoncées n’aurait pas connu le même sort, s’indigne-t-on.
Les habitants s’interrogent notamment sur le sort d’importantes sommes déjà mises en jeu, alors que plusieurs chantiers tels les ouvrages d’adduction d’eau sont inachevés ou encore les travaux du futur hôtel de ville qui sont à l’arrêt, ont fustigé les manifestants.
Des rumeurs persistantes feraient état de la disparition partielle des fonds alloués et décaissés, une situation que les populations jugent inacceptable. Alors qu’une deuxième tranche serait sur le point d’être décaissée, la méfiance s’installe. « Mais pour faire quoi ? », se demandent les habitants en colère, craignent que les mêmes causes ne produisent les mêmes effets.
De Moungongo à Mandji, en passant par Iméno-Plateau, Ngouasa, la Commune et Sogha, les voix s’élèvent pour réclamer des comptes. Tous estiment que cet argent n’appartient à personne en particulier, mais bien à l’ensemble des enfants de l’Offoué-Onoye de Mouélé à Bouya, de Boussoyi à Mbembo, fulminent ils. Leur exigence est simple que toute la lumière soit faite sur la gestion de la première tranche avant d’envisager toute nouvelle opération financière.
Les manifestants de la marche tiennent toutefois à rappeler leur attachement au président de la République, qu’ils remercient pour son écoute et sa vision de développement. Leur démarche n’est pas une rébellion, mais une interpellation citoyenne pour que les promesses présidentielles se traduisent enfin par des réalisations tangibles sur le terrain, assurent-ils.
Alph ’-Whilem Eslie et Darène Mabelle Ayingone