A travers un certain nombre de preuves documentées, le Syndicat national des travailleurs de l’Agasa (Synata), a lors d’une communication faite au siège de l’Institution, au quartier dit Batterie 4, dans le 1er arrondissement de Libreville, cru clarifier et dire sa part de vérité, après les sorties médiatiques successives du Directeur général de l’Agence gabonaise de sécurité alimentaire (Agasa), Jean-Delors Biyogue-Bi-Ntougou. Le Synata, par la voix de son Secrétaire général, Ken Léonce Mambou Baya, pointe les dysfonctionnements récurrents, conteste la gouvernance actuelle de l’Institution et interpelle les plus hautes autorités de l’Etat à se préoccuper un tant soit peu de la situation qui prévaut actuellement à l’Agasa.
Le Synata regrette que le Directeur général persiste dans les pratiques et méthodes de gestion qui font fi des recommandations de la tutelle. Il fait en outre observer que contrairement aux dénégations du DG, c’est bel et bien lui qui est à l’origine de la création de la Direction RSE querellée, abrogée d’ailleurs, parallélisme de formes oblige, par une décision signée de sa main.
Revendication sa légitimité et la pertinence de ses recommandations, le Secrétaire général du Synata a brandi le procès-verbal des travaux du Comité paritaire qu’il croit plaider en faveur du ‘’syndicat-maison’’. « Si notre grève était illégale, nous ne serions pas là, mais certainement derrière les barreaux », précise-t-il, non sans dénoncer la présentation de certains agents devant le Procureur de la République, flairant des « manœuvres du DG pour intimider le personnel », fustigé Ken Léonce Mambou Baya.

De même, le Synata balaie du revers de la main l’interprétation du DG concernant les délégations provinciales et les affectations y relatives, soutenue par les dispositions légales et statutaires pertinentes. « Les services territoriaux, appelés délégations provinciales, assurent chacun dans le ressort de son territoire, l’ensemble des missions de l’AGASA », a précisé le SG du Synata.
Opacité et absence de transparence
La grève illimitée a été déclenchée après le refus du DG de mettre en œuvre des recommandations simples, apprend-on. « Le DG refuse d’appliquer les recommandations qui coûtent 0 Franc, privilégiant des mesures plus onéreuses, supérieures à 20 millions sont favorisées », fustige le syndicat, qui réfute l’affirmation selon laquelle il aurait « pris l’AGASA en otage depuis 14 ans ».
Il appelle fort opportunément que la hausse des salaires et l’ouverture du dialogue social sont le fruit de deux années de négociations menées sous la précédente direction. Quant aux accusations du DG selon lesquelles « L’AGASA est gangrenée par la corruption et les détournements massifs et que des mesures correctives sont préconisées », le Synata rappelle que l’audit interne 2024 « n’a eu aucune suite et aucune sanction n’a été appliquée à ce jour ».
Concernant les tontines et la gestion des fonds, le syndicat doute de la sincérité, de transparence et de la traçabilité des fonds issus des recouvrements des inspections, exceptés ceux qui sont directement reversés au Trésor public, Les affectations et décisions internes sont dénoncées comme « arbitraires », souvent orientées vers des proches du DG, en violation des statuts et procédures internes.

En considération de tous ces griefs, le Synata conclut que « la responsabilité de la crise actuelle incombe à la Direction générale et affirme « rester engagé à défendre les droits des travailleurs et des intérêts de l’Institution, dans un cadre strictement républicain ».. Il invite les plus hautes autorités de l’Etat à une plus grande vigilance sur la gouvernance de l’Agasa.
Alph ’-Whilem Eslie et Frida Dodo