Les agents du Samu social gabonais, antenne de Port-Gentil, ont entamé une grève générale illimitée pour dénoncer la précarité de leurs conditions de travail et exiger des réformes urgentes.
Salaires dérisoires, absence d’assurance maladie, locaux délabrés, matériel technique obsolète, autant de manquements que les employés, regroupés au sein de la Confédération syndicale démocratique du travail (CSDT), ont, dénoncés publiquement lors d’un rassemblement devant leurs locaux situés sur la route de l’aéroport international Rendjambé Issani.
À travers une pancarte géante, ils ont voulu marquer leur mécontentement et rappeler que leurs revendications, consignées dans un cahier des charges déposé depuis juin 2024, restent à ce jour ignorées par leur direction générale.

« Les agents du Samu social gabonais réclament de meilleures conditions de vie et de travail. Ils sont payés sous forme de forfaits humiliants, sans savoir qui est en CDI ou en CDD. Le coordonnateur général affirme que nous sommes mieux rémunérés que les fonctionnaires, ce qui est totalement faux », a dénoncé Jean-Robert Boundzanga, délégué syndical de la CSDT.
Selon lui, les salaires perçus oscillent entre 120 000 et 150 000 FCFA, sans bulletin de paie, sans bancarisation et sans couverture sociale auprès de la CNSS ou de la CNAMGS. Une situation jugée « inacceptable et illégale » par le syndicat.
Les grévistes reprochent également à leur employeur, le Dr Wenceslas Yaba, de contourner les dispositions du Code du travail qui interdisent tout remplacement numérique des agents en grève. Des émissaires envoyés depuis Libreville auraient été sollicités pour pallier leur absence, en violation de l’article 385, alinéa 8.
« Nous allons saisir un huissier et porter l’affaire devant le tribunal. Si rien n’est fait, nous exigerons la fermeture pure et simple du Samu social gabonais. Nous ne cherchons pas l’affrontement mais un vrai dialogue social. Tant que nos revendications ne seront pas prises en compte, la grève restera illimitée », a prévenu M. Boundzanga.
Le malaise est profond. Malgré plusieurs saisines adressées à la Primature de la Transition, au Ministère des Affaires sociales, au Ministère du Travail et à celui de la Santé, aucune solution concrète n’a, pour l’heure, été apportée. Pendant ce temps, les agents du Samu social gabonais de Port-Gentil continuent de dénoncer une situation qu’ils qualifient de « torture morale et professionnelle », et appellent les autorités à réagir avant que la crise ne s’aggrave.
Jean-Jacques Rovaria Djodji