Bilie By Nze dénonce des « graves irrégularités » dans l’organisation des élections

À dix jours du double scrutin législatif et local prévu les 27 septembre et 11 octobre 2025, Bilie By Nze, président d’Ensemble pour le Gabon, tire la sonnette d’alarme. Il dénonce des violations manifestes du code électoral, une impréparation inquiétante et réclame un report pour garantir des élections libres, crédibles et transparentes.

Pour Bilie By Nze, le processus électoral actuel est entaché d’improvisation et met en péril la crédibilité du scrutin. Il fustige notamment le retard dans la publication des listes définitives de candidats. « Nous sommes le 17 septembre et les listes paraissent encore dans L’Union, alors que la loi exige leur publication au moins 30 jours avant le vote », a-t-il déclaré. Selon lui, certains candidats découvrent leur validation le jour même du lancement de la campagne, rendant impossible la préparation logistique, notamment l’impression des bulletins.

Il s’est également inquiété du manque de clarté au tour de la liste électorale. Le gouvernement a annoncé 18 000 candidats, mais n’a donné aucun chiffre sur le nombre d’électeurs, ni globalement ni par circonscription. « Comment parler de transparence quand personne ne sait combien d’électeurs voteront ? », s’est-il indigné, rappelant que la loi impose l’affichage public des listes pour permettre à chacun de vérifier son inscription.

La question du financement des campagnes électorales est aussi au cœur de ses critiques. Les candidats doivent verser une caution importante 1 million de francs CFA pour les législatives et 350 000 pour les locales mais l’État n’a toujours pas défini clairement le mécanisme légal d’appui financier. « Résultat seuls les partis proches du pouvoir bénéficient de moyens logistiques, tandis que les indépendants et les petites formations vont en campagne à mains nues », a dénoncé Bilie By Nze.

Il a par ailleurs jugé la date du scrutin « mal choisie ». En pleine rentrée scolaire, de nombreux enseignants, eux-mêmes candidats, risquent de devoir s’absenter de leurs postes, perturbant le fonctionnement des écoles. Une preuve supplémentaire, selon lui, « du manque de préparation et de sens du timing » du gouvernement.

Au-delà de ces aspects techniques et financiers, Bilie By Nze a mis en garde contre une dérive démocratique « Si les autorités veulent une démocratie de façade, nous ne jouerons pas ce jeu. Nous voulons que la loi soit respectée, que les conditions soient clarifiées et que tous les compétiteurs partent à égalité. »

À dix jours d’un scrutin déjà contesté, Bilie By Nze en appelle à la responsabilité des autorités pour éviter une crise post-électorale. Le gouvernement acceptera-t-il de reconsidérer le calendrier ou choisira-t-il de maintenir coûte que coûte les dates actuelles, au risque d’éroder encore davantage la confiance des citoyens dans le processus démocratique.

Darene Mabele Ayingone

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