« Une décision inique » : Jean Rémy Yama règle ses comptes avec la Cour constitutionnelle

Le président du Parti National pour le Travail et le Progrès (PNTP), Jean Rémy Yama, est monté au créneau dans une lettre ouverte adressée aux neuf juges constitutionnels. Il dénonce avec véhémence la décision n°075/CCT du 06 septembre qui invalide sa candidature aux élections législatives du 27 septembre prochain dans le département de Mulundu (Ogooué Lolo).

« C’est une honte pour notre plus haute juridiction chargée de garantir nos libertés », assène Yama, parlant d’un « jugement inique basé sur des considérations autres que juridiques ». Pour l’opposant, la Cour a violé ses droits constitutionnels, notamment le principe du contradictoire. « Vous ne m’avez pas donné la possibilité de me défendre », accuse-t-il, en comparant la procédure expéditive de la Cour constitutionnelle à celle plus rigoureuse du tribunal administratif de Koula-Moutou.

Plus qu’un rejet de dossier, Jean Rémy Yama voit dans cette invalidation « un acharnement » contre sa personne depuis la présidentielle du 12 avril 2025. « C’est un acte de lâcheté que vous venez de poser contre ma personne, en voulant coûte que coûte m’empêcher d’être au parlement », lâche-t-il. Malgré tout, le leader du PNTP prévient : « Je ne céderai ni à la provocation ni au découragement. La lutte continue et c’est la lutte qui libère. »

Jean Rémy Yama, figure de la société civile et du syndicalisme universitaire, s’est imposé en politique après avoir remporté, selon lui, l’élection législative d’août 2023 depuis sa cellule de prison. Déjà recalé à la présidentielle d’avril 2025 pour une irrégularité de dossier, il dénonce depuis lors un verrouillage institutionnel destiné à l’écarter du jeu électoral.

Dans sa lettre, il met en parallèle deux juridictions : le tribunal administratif de Koula-Moutou, qu’il salue pour sa transparence, et la Cour constitutionnelle, qu’il accuse de « partialité manifeste ». Le nœud du litige porte sur l’interprétation de l’article 202 du Code électoral, notamment l’obligation – ou non – de fournir un jugement supplétif avec l’acte de naissance.

Au-delà de son cas personnel, Yama interpelle sur la crédibilité de la restauration institutionnelle prônée par le CTRI. Sa mise en garde sonne comme un avertissement politique : « Votre acharnement laisse présager des choses plus graves contre ma personne d’ici 2030 et 2032. »

Nkili Akieme

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