Rentrée scolaire 2024 -2025 dans le privé : Frais d’écolage ou rien, l’église catholique hausse le ton

La rentrée des classes remet brutalement une couche sur la question non résolue de la colossale dette de l’Etat à l’égard des écoles privées, confessionnelles et laïques, dans lesquelles les élèves orientés par l’Etat sont scolarisés. Encore une fois cette année, l’Archevêque métropolitain de Libreville, Monseigneur Jean Patrick Iba-Ba, n’est pas passé par des tournures pour exiger clairement aux parents des élèves orientés par l’Etat dans les écoles catholiques, de passer à la caisse, pour régler intégralement et à l’avance des frais d’écolage annuels de leur progéniture, en attendant les remboursements du ‘’partenaire non réglo’’, l’Etat. Faut de s’exécuter, leurs enfants n’auront nullement accès aux enseignements au cours de la présente année scolaire.

Jean Patrick Iba-Ba, archevêque de Libreville / Gabonactu.com
Jean Patrick Iba-Ba, archevêque de Libreville / Gabonactu.com

La note officielle de Monseigneur Jean-Patrick Iba-Ba, vient éclairer d’un nouveau jour, le malaise qui couve au sein des écoles privées confessionnelles et laïques, de plus en plus accablées par les difficultés de fonctionnement qu’elles éprouvent au fil des années (charges salariales, sociales, fiscales et locatives, consommations SEEG, etc.) ; à cause du non-paiement par l’Etat de la dette qui s’alourdit chaque année davantage.  

Dans un post, abondamment partagé sur les réseaux sociaux, attribué à l’ancien ministre, Janvier Nguéma Mboumba, le promoteur du Lycée Nguéma Mboumba (de la 6ème en terminale), de renommée à Lambaréné, province du Moyen-Ogooué (centre) pose une question, une seule question aux autorités de l’éducation nationale et des finances : « Qu’attendez-vous pour régler le reliquat de la dette de l’année 2023-2024 et régler la facture de l’année 2024-2025 », s’interroge-t-il avec gravité ?

Pédagogue à souhait, Janvier Nguéma Mboumba suggère que « si le 30 août 2023 a délivré tout un pays, une nation des frasques d’hier, aujourd’hui plusqu’hier, nous devons sentir dans les domaines aussi sensibles que l’éducation et la formation, le vent de la liberté retrouvée », lit-on dans ce post qui lui est attribué.

Ce coup de gueule de l’ancien ministre, s’il est avéré, exprime en réalité l’exaspération des promoteurs des écoles privées face au non-respect de ses engagements par un parteanire, l’Etat en l’occurrence, présenté comme « le principal fossoyeur du système éducatif national et instigateur des tensions permanentes entre les écoles privées et les parents des élèves orientés par l’Etat dans lesdites écoles. Ces derniers croient savoir que les non-remboursements de leurs préfinancements sont le fait des écoles alors que celles-ci ne sont pas payées, partiellement ou en totalité », a pesté un responsable d’un établissement scolaire privé ayant requis l’anonymat.

Selon des sources généralement bien renseignées et introduites, aussi bien au ministère de l’Education nationale que dans les services compétents du Trésor public, une avance de 70% sur l’enveloppe globale, a été payée en décembre 2024, sur les arriérés 2023-2024. Depuis cette date, aucun autre versement n’a été fait au bénéfice des écoles privées. Ni les 30% restants sur la dette 2023-2024, encore moins un début de paiement de l’enveloppe globale, au titre de l’année scolaire 2024-2025 écoulée.

Les mêmes sources indiquent que la note monterait à près de dix (10) milliards de Francs CFA de dette, qu’attendent avec impatience les écoles relevant des ordres confessionnels (catholique, protestant, alliance chrétienne et musulman) ; ainsi que celles relavant des partenariats publics privés et d’autres encore reconnues d’utilité publique. Toutes, au bord de l’asphyxie.

Confronté à un ‘’manque de table-bancs’’ dans ‘’ses écoles’’, les écoles publiques (collèges et lycées), l’Etat oriente depuis 2007 une bonne partie du trop plein d’élèves admis en 6ème (plus de 60 000 aujourd’hui) dans les écoles privées, confessionnelles et laïques, à raison de 200 000 Francs CFA par élève et par an. 3 à 4 fois moins que ce que coûterait à l’année, la formation d’un élève dans une école publique, selon une étude établie et convenue.  

Elliott Ana Merveille

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