Organisation Patronale des Médias (OPAM), dans un communiqué, dénonce la convocation du journaliste Harold Leckat Igassela, Directeur de publication du journal en ligne Gabon Media, à la Direction générale de la recherche (DGR) et alerte sur les menaces répétées contre la liberté de la presse au Gabon.
Harold Leckat Igassela a reçu une convocation l’invitant à se présenter ce mercredi 03 septembre 2025 à 10h00 à la DGR ainsi que l’un de ses collaborateurs, contributeur régulier sous le pseudonyme Casimir Mapiya.
Cette audition, diligentée par un Officier de police judiciaire, s’inscrit dans le cadre d’une enquête pénale visant des contenus journalistiques publiés sur ladite plateforme. Cette convocation intervient alors même qu’une procédure est déjà en cours devant la Haute Autorité de la Communication (HAC), saisie par la ministre Laurence Ndong.

Un glissement dangereux vers la criminalisation du journalisme
L’OPAM dénonce avec fermeté cette énième tentative d’intimidation à l’encontre d’un journaliste dans l’exercice de ses fonctions. « Nous rappelons que le délit de presse est dépénalisé en République gabonaise depuis l’entrée en vigueur de l’Ordonnance n°00000012/PR/2018 du 23 février 2018, ce qui rend inacceptable toute convocation à des fins judiciaires pénales pour des faits relevant strictement de l’activité rédactionnelle », rappelle l’OPAM.
« De tels agissements participent d’un climat de harcèlement institutionnalisé visant à affaiblir les médias libres, à restreindre la liberté d’expression et à bâillonner toute parole critique dans l’espace public, au mépris des principes démocratiques fondamentaux », s’inquiète l’organisation.
L’OPAM appelle à la vigilance et à la solidarité
L’Organisation Patronale des Médias appelle les autorités gabonaises, les institutions de régulation, les partenaires internationaux et l’ensemble de la communauté journalistique à rester vigilants et mobilisés face à cette dérive préoccupante.
« Nous exprimons notre plein soutien au Directeur de publication de Gabon Media Time, à l’ensemble de sa rédaction, et à tous les journalistes qui subissent des pressions en raison de leur travail d’information », assure l’organisation.
L’OPAM demande que toute enquête liée à des publications journalistiques soit strictement encadrée par les dispositions du Code de la communication, dans le respect du droit à l’information, de la protection des sources, et de la liberté de la presse, pilier d’un État de droit.
« Nous réaffirmons notre engagement indéfectible à défendre l’indépendance des rédactions, la dignité des professionnels des médias, et la pluralité de l’information, garanties essentielles à la vitalité démocratique de notre pays », conclu la déclaration de l’OPAM signé de son président, Jean-Yves Ntoutoume.
Antoine Relaxe