Quarante ans après le crash aérien du 28 juin 1985, le village de Makongonio, dans la Ngounié, dispose désormais d’un lieu symbolique pour se recueillir et honorer les victimes. Le « Mémorial de Makongonio », inauguré le 1er septembre par la Première Dame, Mme Zita Oligui Nguema, s’impose comme un espace de mémoire mais aussi de transmission intergénérationnelle.
Le temps n’efface pas la douleur, mais il permet d’y donner un sens. C’est dans cette logique qu’a été conçu le Mémorial de Makongonio, fruit d’une initiative de la Fondation Ma Bannière. En érigeant cet espace sobre et inclusif, la Première Dame a souhaité non seulement honorer les onze victimes disparues dans le drame aérien de 1985, mais également valoriser la résilience des survivants. La présence des familles, des autorités locales et nationales, dont le ministre de la Santé, Pr Adrien Mougougou, fils de la localité, a renforcé la solennité de l’événement.
Construit par AP-Holding Gabon et ses filiales SMBTP Gabon, PF BTP Télecoms, le site ne se limite pas à une œuvre architecturale. Il traduit une démarche citoyenne et participative, puisque des habitants de Makongonio ont été formés et associés aux travaux. Un choix qui dépasse la simple construction pour s’ancrer dans une logique de transmission des compétences, de responsabilisation et de dignité communautaire. Ce lieu, désormais ouvert au public, accueillera élèves, étudiants, chercheurs et visiteurs, faisant de la mémoire un vecteur d’éducation et de cohésion.


En marge du mémorial, la Fondation Ma Bannière et AP-Holding Gabon ont doté le village d’une chefferie moderne. Un outil de gouvernance et de cohésion sociale qui servira de cadre pour les réunions, cérémonies et activités intergénérationnelles. Ainsi, la mémoire du crash de Makongonio devient une porte ouverte sur l’avenir, en reliant l’histoire douloureuse à la construction d’un vivre-ensemble plus fort.

Le 28 juin 1985, un crash aérien frappait la localité de Makongonio, faisant onze morts et cinq survivants. Parmi les victimes figuraient Marcel Ango, Eugène Bindindi, Faustin Biyogho, Eugène Dickombo, Paul Ollo’o Mombey, Mohamed Moungalat, Charles Ossouna Ngorogo, André Ofounda, Antoine Ongnalanga et Jean-Philippe Oyono. Les survivants – Huguette Gondjo, Jean-Rémy Makaya, Dieudonné Mbele, Pierre Ndouong et Valentin Safou – portent encore le témoignage vivant de ce drame. Quarante ans après, l’État gabonais a reconnu officiellement cette tragédie en érigeant le « Mémorial de Makongonio », transformant une douleur collective en héritage partagé.
Nkili Akieme