Le retour du label Eben Entertainment sur la scène musicale gabonaise se confirme avec éclat. Après avoir marqué les années 2000 grâce à des artistes comme Ba’Ponga, Kôba, La Fuenté ou encore Masta Kudi, le label fondé par Éric Amar Benquet relance sa dynamique artistique en misant cette fois sur une nouvelle voix féminine: MEA, une jeune chanteuse gabonaise prometteuse.
Une artiste qui ose transformer sa sensibilité en force
Née le 30 avril 1998 à Libreville, Marcelle Alphonsine Moussavou Ekouaghe, alias MEA, fait partie de cette génération d’artistes autodidactes portés par la passion. Titulaire d’un Bac A1, d’une Licence en pilotage de projet et entrepreneuriat puis d’un Master en marketing digital, elle fait pourtant le pari risqué mais assumé de suivre son instinct artistique. Écrire, chanter, raconter des émotions : pour elle, la musique n’est pas un divertissement, c’est un mode d’expression.

« Je n’ai jamais appris à cacher ce que je ressens, alors j’en fais des chansons; c’est ma façon à moi d’exister », affirme-t-elle.
Un premier single qui capte l’attention
Son premier titre, « tout donné », dévoilé sous forme de teaser il y a quelques jours, fait déjà parler de lui. Dans une afro-fusion moderne, entre RnB, soul et afro contemporain, MEA explore la douleur d’une relation amicale déséquilibrée, avec des textes introspectifs et une voix douce mais assurée. Une sincérité artistique qui touche. Ceux qui ont pu écouter le morceau en avant-première évoquent une « fraîcheur émotionnelle rare », et pressentent un tube en puissance.
Ce sentiment est confirmé par la réception médiatique. Depuis cette semaine et pour la suivante, « Tout donné » est en forte rotation sur Urban FM, l’une des radios les plus écoutées de Libreville, où le morceau a été désigné Titre de la semaine. Une vitrine stratégique qui permet à la chanteuse d’élargir son audience avant même la sortie officielle du titre.
Une tradition d’artistes féminines chez Eben
Eben Entertainment, connu pour la rigueur artistique de son fondateur, Éric Benquet, a déjà lancé plusieurs artistes féminines par le passé. La chanteuse Cherokeeavait marqué les esprits dans les années 2000, notamment avec sa contribution à L’Hymne, sacré aux Kora Awards, ou encore sur Fais-moi bougerde Masta Kudi. Plus récemment, le label avait tenté de faire émerger Mihney, artiste gabonaise au grand potentiel vivant au cameroun, dont le clip Pandémie avait impressionné par sa qualité visuelle. Malgré cela, elle n’avait pas su convaincre durablement le public gabonais.
Avec MEA, le label semble tenir cette fois une artiste dont la proposition musicale colle davantage aux sensibilités locales, tout en restant universelle.
Une carrière qui se construit pas à pas
Déjà en studio, MEA prépare un premier album en collaboration avec plusieurs beatmakers gabonais et internationaux. Elle compte également multiplier les prestations live pour se rapprocher du public et imposer sa voix sur scène, dans un paysage où des artistes comme Emma’a, Créol ou Shan’l tiennent le haut de l’affiche.
Le label, de son côté, dispose d’une infrastructure solide: un catalogue de 198 titres produits, 42 clips réalisés, 9 artistes accompagnés et trois concerts Eben Show organisés. Autant d’outils mis au service de ce nouveau projet féminin.
Un pari artistique qui s’inscrit dans une stratégie de renaissance
Avec MEA, Eben Entertainment ne se contente pas de revenir : il se réinvente, tout en restant fidèle à son héritage. La voix singulière, les textes sincères, l’image naturelle de la chanteuse… tout concourt à écrire une nouvelle page. Une page résolument féminine, moderne et ancrée dans les réalités émotionnelles d’une jeunesse en quête d’expression vraie.
Le lancement de « Tout donné » n’est que le début. Le Gabon pourrait bien avoir trouvé là sa prochaine grande voix féminine.
Antoine Relaxe
