Avec un lancer de 55,42 mètres, la gabonaise seulement 18 ans, Falana Kenza, se classe vice-champion, s’offrant ainsi la médaille d’argent au championnat d’Afrique U20 d’athlétisme, à Abeokuta, au Nigéria. Une performance exceptionnelle dans une discipline, le lancer du marteau, qui n’existe pas au Gabon. La jeune athlète, formée en France mais de nationalité gabonaise, incarne le talent en ‘’exil’’ et la détresse d’une jeunesse sportive laissée à elle-même.
Malgré les moyens modestes de ses parents, unique source de financement de ses activités à ce jour, Falana Kenza avance à la force de sa volonté, avec des rêves immenses. Un témoignage poignant qui rappelle que sans structures, sans encadrement et sans soutien, les talents sportifs gabonais se battent seuls, souvent avec la rage du cœur comme seul carburant.
Sa performance, saluée par de nombreux observateurs, contraste douloureusement avec l’indifférence institutionnelle dont souffrent les jeunes athlètes gabonais, qu’ils soient locaux ou issus de la diaspora.
Le lancer du marteau, tout comme d’autres disciplines techniques comme le saut en hauteur, ne peut tout simplement pas être pratiqué au Gabon, faute d’équipements adaptés. Les infrastructures manquent, les entraîneurs qualifiés aussi et les compétitions nationales sont quasi inexistantes. Ce vide pousse des familles entières à se sacrifier pour envoyer leurs enfants s’entraîner à l’étranger, quand cela est possible.
Dans ce désert sportif, Falana Kenza apparaît comme une étoile montante, mais aussi comme le symbole d’un écosystème sportif à reconstruire. Son parcours questionne : combien d’autres Kenza croupissent dans l’ombre, faute d’un accompagnement minimal ?
Elliott Ana Merveille et Nkili Akieme
