Quelques semaines après l’opération de déguerpissement menée par la mairie en juin dernier, les trottoirs du carrefour des Charbonnages dans le 1er arrondissement de Libreville sont de nouveau envahis par des vendeurs ambulants. Friperie, sacs, chaussures : les marchandises s’étalent à même le sol, gênant la circulation des piétons.
Comme dans le ‘’mythe de Sisyphe’’, la situation qui se répète surtout les après-midis et les week-ends, dès que les agents municipaux ont quitté les alentours. Les transporteurs de marchandises sont toujours omniprésents sur le site.
Un éternel recommencement justifié par les ‘’maîtres’’ lieux qui mettent en exergue la nécessité de satisfaire une demande toujours pressante. « Après la casse, nous avons été délogés du site des Charbonnages, et les clients ne savent plus où nous trouver. Nous venons alors ici tous les matins pour proposer nos offres aux passants à la recherche d’un véhicule pour le déménagement ou le transport de matériel ; mais tout en veillant à ne pas se faire prendre par les agents de la municipalité en service de contrôle (…) », explique Orphée G., étudiant démarcheur chez nos confrères du quotidien l’Union.

Pour Yasmine L. « La mairie devait commencer par nous construire des sites commerciaux de relogement avent de nous déguerpir, ici et un peu partout où l’opération est menée », déplore cette commerçante de la trentaine qui se dit précarisé, elle et ses enfants qu’elle dit entretenir seule avec les revenus tirés de cette activité.
Les commerçants se disent déterminés à rester tant qu’aucun aménagement n’est engagé. Une sorte de bras de fer s’installe avec la mairie, contrainte de maintenir une vigilance constante pour empêcher la réoccupation illégale de l’espace.
M.-O. Mignonne et Luan Martinez
