Laurna Igouanga à la barre écoutant sa sentence © Gabonactu.com
Les faits se sont déroulés le 10 janvier 2024, dans le quartier Nouvelle route Balaran, situé dans le 2e arrondissement de la capitale économique. Ce jour-là, Laurna Igouanga, une jeune femme de 26 ans, mère de trois enfants et enceinte de quatre mois à ce moment précis, avait été envoyée par Marguerite Nkoma, une nonagénaire aujourd’hui décédée. Chargée d’une mission bien précise, Laurna avait reçu à l’avance la somme de 5 000 FCFA de cette dame âgée d’environ 90 ans : acheter du pain, du sucre, du lait et divers autres produits chez l’épicier du quartier. Cependant, personne n’aurait pu imaginer qu’au cours de cette même nuit, en quête d’argent facile, Laurna allait commettre un acte odieux en pénétrant illégalement dans la chambre de Marguerite Nkoma, qui vivait seule. Ayant repéré plusieurs billets dans le sac de sa future victime au moment où elle recevait l’argent pour sa commission, Laurna Igouanga a alors orchestré un plan criminel tragique qui a conduit à la mort prématurée de Marguerite Nkoma, asthmatique de santé fragile.
Dans la même nuit, oubliant qu’elle était enceinte de quatre mois, l’accusée décide délibérément de remonter sa robe avant de s’introduire dans la chambre de la mamie, âgée d’environ 90 ans. Endormie, cette dernière est brutalement réveillée par le bruit du vase contenant ses bijoux qui se brise. C’est alors qu’elle tombe nez à nez avec la demoiselle qu’elle avait envoyée plus tôt dans la journée.

Sans hésitation, Laurna Igouanga saisit la taie d’oreiller sur laquelle reposait la tête de sa victime et l’étouffe avant même que les secours ne soient appelés. Tragiquement, c’est dans la matinée du jeudi 11 janvier de la même année que les services provinciaux de la Police Judiciaire sont informés que la vielle Marguerite Nkoma a été retrouvée morte sur son lit. Sur place, en présence du Procureur de la République, les officiers constatent que le corps inerte est recouvert d’un drap accompagné d’une taie d’oreiller posée sur son visage. De plus, une fenêtre est fracturée et la pièce est sens dessus dessous. Face au caractère suspect de ce drame, le Tribunal de Port-Gentil ouvre immédiatement une enquête approfondie.
Peu de temps après la découverte du corps sans vie de la regrettée Marguerite Nkoma, alors qu’il n’avait pas encore été informé du décès de sa belle-mère, Christ Emile Ayaminet Olatano reçu un appel téléphonique d’une femme inconnue, principale accusée, lui demandant de lui transférer 10 000 FCFA via Airtel Money pour acheter de la ventoline destinée à la défunte, prétendant qu’elle faisait une crise d’asthme. Intrigué, il contacta son aîné qui lui annonça la macabre découverte du corps inerte de leur mère.
Sans céder à la panique, il maintient le contact avec cette interlocutrice en lui indiquant qu’elle devait se rapprocher de lui, car il n’avait pas pu effectuer le dépôt à cause de la fermeture du commerce local. C’est en sa présence qu’il constata que Laurna Igouanga détenait le téléphone de la défunte entre ses mains, ce qui permit son arrestation et sa conduite auprès de la Police Judiciaire.
À l’enquête préliminaire, elle a réfuté les faits du crime de meurtre, devant le magistrat instructeur elle indiquait que la défunte lui avait supplié de lui donner sa ventoline et qu’après lui avoir remise, elle avait fait monter la taie d’oreiller que tenait la défunte avant de la remonter sur le visage de la nonagénaire pour ne plus croiser son regard avant de quitter les lieux. Interrogée au cours de l’instruction à la barre, Laurna Igouanga a indiqué n’avoir jamais étouffé la victime, mais qu’elle a juste posé la taie d’oreiller à son visage pour ne plus rencontrer son regard. Disqualifiant le crime de meurtre en celui d’homicide involontaire, Laurna a été retenue dans les liens de la prévention et déclarée coupable tout comme pour le crime de vol aggravé. Sa condamnation a été fixée le jeudi 17 juillet, à 4 ans de réclusion criminelle, elle a également été condamnée à 500 000 FCFA d’amende et à payer à titre de dommages et intérêts la somme de quatre millions de FCFA à la partie civile.
Jean-Jacques Rovaria Djodji
