Instauré le 30 avril 2023, dans la foulée du coups d’Etat et de la prise du pouvoir du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) dissout, le ‘’Couvre-feu’’ attend toujours d’être définitivement levé, après sa suspension « jusqu’à nouvel ordre » par les autorités de la transition, le 18 décembre 2024, pour permettre, disaient-elles, aux populations de passer les fêtes de fin d’année en toute quiétude. Depuis lors, c’est le statu quo et ce régime d’exception, ni levé ni prorogé à ce jour, reste suspendu sur nos têtes comme une épée de Damoclès.
Depuis le 3 mai dernier, date de la cérémonie de prestation de serment et d’investiture du Président de la République, Chef de l’Etat, Chef du Gouvernement, Brice Clotaire Oligui Nguéma, la nouvelle république a été proclamée ; la dissolution des institutions de la transition, notamment le CTRI consommée ; et la mise en place progressive de nouvelles institutions de ce qui est convenue d’être appelée la « 5ème République » enclenchée.
Et pourtant, depuis ce retour de fait et de droit à l’ordre constitutionnel normal, rien n’est dit par les nouvelles autorités sur le ‘’Couvre-feu’’, qui en réalité n’a jamais été définitivement levée, depuis son instauration, sans doute pour de bonnes raisons ; en dépit de quelques assouplissements et aménagements d’horaires qu’il a subi dans le cours de la période de transition.

Si fin décembre dernier, une décision officielle suspendait le ‘’Couvre-feu’’ « jusqu’à nouvel ordre », là aussi pour des raisons évidentes, notamment les fêtes de fin d’année, le parallélisme des formes commande qu’une autre décision officielle soit prise pour lever définitivement ce régime d’exception ou éventuellement le remettre au goût du jour pour diverses raisons. Qui sait ?
Dans tous les cas, le silence plat sur la question donne le sentiment du pilotage à vue qui n’est pas pour rassurer les populations et les observateurs de la vie politique gabonaise ; tout comme ce qui apparait comme un oubli coupable est loin de donner une meilleure image de l’administration gabonaise qui semble avoir perdu la mémoire et la suite logique dans son fonctionnement.
Elliott Ana Merveille et Christina Thélin Ondo
