Réformes du cadre légal régissant les partis politiques : Des critères jugés discriminatoires

Le Président de la République, Chef de l’Etat, Chef du Gouvernement, Brice Clotaire Oligui Nguéma, a rencontré mercredi, les leaders des partis politiques légalement constitués. À cette occasion, il a annoncé la mise en place de deux commissions. L’une sera chargée de la réforme de la loi sur les partis politiques, selon les recommandations du Dialogue national inclusif (DNI) et l’autre, du redécoupage électoral, conformément aux recommandations des dispositions de l’article 248 du Code électoral.

Vue partielle des leaders des partis politiques au Palais présidentiel © Gabonactu.com

Les partis politiques sont appelés à désigner d’ici la fin de cette semaine les 30 experts qui les représenteront et qui siègeront au sein de ces deux commissions. Ces experts s’inspireront des préconisations du Dialogue national inclusif pour repenser et réorganiser la vie politique nationale, notamment en termes de critères de création, de fonctionnement des partis politiques et de participation aux différents scrutins politiques.

Les recommandations issues du Dialogue national inclusif portent principalement sur l’exigence de 18 000 adhérents pour créer un parti et l’obligation et de justifier après les prochaines élections législatives et locales, d’un minimum de cinq (05) élus nationaux et trente (30) élus locaux pour avoir le droit d’exister en tant que parti politique au Gabon.

Quelques Chefs de partis non encore légalisés, maintenus devant le portail du Palais présidentiel le 7 mai © Gabonactu.com

C’est là où le bât blesse pour de nombreuses formations politiques qui dénoncent ces préconisations du DNI qu’ils jugent « discriminatoires, grotesques et farfelues », fulmine Yannick Mbina, Président du Cercle de la république du futur (CRF), qui fait observer que les recommandations du DNI n’on jamais été débattues par les commissaires et acteurs politiques, mais imposées par les experts. « On ne peut pas dire qu’un parti n’a de légitimité que s’il a des élus », assène-t-il, tout en contestant le seuil des 18 000 adhérents imposés.

Application à géométrie variable des recommandations du DNI

« On ne peut pas appliquer certaines recommandations et en ignorer d’autres », a tempêté de son côté le Président de L’Energie du peuple indépendant (EPI,) Jay Mayombo Massima, évoquant à l’appui de cette remarque, la non dissolution du Parti démocratique gabonais (PDG), pourtant et aussi paradoxal que cela puisse paraître, actée dans les conclusions du Dialogue national inclusif.

Sur le fond, si de nombreux acteurs et partis politiques saluent l’esprit d’inclusivité et de concertation dans les consultations en cours et à venir, ils ne manquent pas de pointer ce qui apparait déjà à leurs yeux comme une tentative de verrouillage de l’espace politique au bénéfice d’une nébuleuse coalition des forces politiques nouvelles et de l’ancien régime.

La rencontre autour du Chef de l’Etat a exclu de la participation les partis politiques en voie de légalisation. Ces derniers, dont certains disent avoir constitué des dossiers conformes à la loi et déposés au ministère de l’Intérieur, parfois depuis de longues années sans suite, crient à l’exclusion et annoncent la tenue d’une conférence de presse ce samedi, à Nzeng Ayong, dans le 6ème arrondissement de Libreville, sous la bannière de la plateforme « Destin National ».

Elliott Ana Merveille, proposé par Nkili Akieme et Luan Martinez

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