« Une majorité des Gabonais attend de son Chef d’État des signaux clairs, des gestes forts, des paroles de rassemblement » (Libre propos de Dina Koussou)

Leader politique, Dina Koussou, a, dans une lettre aux allures d’une alerte adressée au Président de la Transition, le Général Brice Clotaire Oligui Nguema, concernant le phénomène de repli identitaire qui couve et se développe progressivement à Port-Gentil, imploré le Chef de l’Etat à siffler la fin de la recréation dans l’Ogooué Maritime, considérée comme le Gabon en miniature suite au melting pot qui fait la beauté de cette province ouvrière, jadis riche en petrole.

« Excellence, Monsieur le Président de la Transition, Président de la République, Chef de l’Etat, Brice Clotaire Oligui Nguema.

C’est avec humilité et responsabilité que je prends la plume ce matin pour vous adresser ces quelques mots.

Notre nation, le Gabon, traverse une période où les tensions verbales s’exacerbent, où les débats se radicalisent, où la parole publique et privée se charge d’une violence qui inquiète. L’histoire nous enseigne que les conflits les plus dévastateurs commencent souvent par des mots, des stigmatisations, des discours haineux qui, insidieusement, sèment les graines de la discorde et du malheur.

Le Rwanda, hier, en fut un tragique exemple. Ce pays frère a basculé dans l’horreur sous le poids des rancœurs accumulées, attisées par des propos qui ont fini par armer des mains contre d’autres. Nous avons peur…

Nous avons peur de voir notre pays, longtemps perçu comme un havre de paix, se fracturer sous l’effet de ces escalades verbales qui opposent les fils et filles du Gabon.

Nous avons peur que les réseaux sociaux, devenus des arènes d’affrontements verbaux, ne soient plus des espaces de débat mais des champs de bataille où l’on se déchire sans retenue.

Nous avons peur que la diversité d’opinions, richesse de toute démocratie, ne devienne un motif d’exclusion, d’intimidation et de rejet.

Nous avons peur qu’à force de banaliser la violence des mots, nous finissions par légitimer celle des actes. Nous avons peur que notre silence d’aujourd’hui ne soit interprété demain comme une acceptation des dérives que nous constatons.

Monsieur le Président,

Il existe dans ce pays une majorité silencieuse. Une majorité qui observe, inquiète de voir prendre de l’ampleur ce spectacle désolant. Une majorité qui aspire au dialogue, à la sérénité et à l’apaisement. Une majorité qui attend de son Chef d’État des signaux clairs, des gestes forts, des paroles de rassemblement.

Notre pays est unique. Nous n’avons pas de Gabon de rechange. Notre histoire, notre culture et notre vivre-ensemble ont toujours été façonnés par la paix, cette paix que feu le Président El Hadji Omar BONGO ONDIMBA considérait comme notre bien le plus précieux. Protégeons ce bien. Préservons l’unité nationale. Ne laissons pas la division nous voler ce que nous avons de plus cher : notre avenir commun.

Excellence Monsieur le Président,

Vous avez aujourd’hui l’opportunité d’inscrire votre nom dans l’histoire comme celui qui aura su rassembler plutôt que diviser. Faites-le, pour le Gabon, pour son peuple, pour les générations à venir.

Que la paix demeure notre boussole.

Que Dieu Tout-Puissant, le Créateur du ciel et de la terre, bénisse le Gabon!!!

Profond Respect.

Dina Koussou »

Gabonactu.com

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