Violences faites aux femmes : Le rapport alarmant de l’ONG Aurore

A l’occasion d’une conférence de presse, l’Organisation non gouvernementale ‘’Aurore’’, par l’entremise de sa présidente, Ilda-Flore Maroundou, a rendu public, mercredi à l’hôtel dit de la CAN, à Nzeng-Ayong, dans le 6ème arrondissement de Libreville, son rapport 2024 sur les violences basées sur le genre. Ce rapport fait notamment ressortir une augmentation constante des féminicides au Gabon.

« Plus de deux tiers des femmes de plus de 15 ans ont été victimes de violences et sur 900 cas recensés en 2024, plus de la moitié concernent des violences physiques. Les violences sexuelles, forme de violences la plus courante, continuent de frapper de manière disproportionnée », souligne en substance le rapport 2024 de l’ONG ‘’Aurore’’.

Les chiffres concernant les violences sexuelles sont choquants. « 17 sur 20 dossiers pénaux concernent des violences sur des mineures ». Selon une étude récente, « 71% des élèves et des filles ont déclaré être victimes de harcèlement dans le milieu professionnel et 57% dans les lieux publics tels que les marchés et les rues », a-t-on appris.

Quelques vues des participants à la cérémonie de présentation du rapport 2024 de l’ONG Aurore © Gabonactu.com

Situation exacerbée par la lenteur du traitement des dossiers et la persistance d’une culture de l’impunité. Le rapport critique sévèrement le système judiciaire gabonais pour sa lenteur et son manque de soutien aux victimes.

Selon le rapport, une grande majorité des gabonais estime que les autorités judiciaires et policières devraient renforcer leurs efforts pour protéger les femmes. « Les victimes se désistent parce qu’elles sont découragées et subissent des pressions », a indiqué la présidente de l’ONG.

Ilda-Flore Maroundou a par ailleurs relevé les dysfonctionnements dans prise en charge légale des féminicides et leur mauvaise qualification, souvent classés dans la catégorie des homicides. « Lorsqu’on interroge les juridictions, elles classent souvent les féminicides sous la catégorie des homicides », a-t-elle dénoncé, appelant à une révision législative pour une reconnaissance spécifique de ce crime.

Devant ce constat alarmant, présidente de l’ONG  »Aurore », a insisté sur la nécessité d’une action immédiate pour protéger les femmes. « Nous ne voulons plus de ça », a fulminé Ilda-Flore Maroundou, survivante elle-même de violences basées sur le genre, partageant à l’occasion son engagement personnel pour éviter à d’autres femmes de vivre les mêmes souffrances.

Les violences sexuelles, notamment sur les petits garçons et au sein du cercle familial, ont aussi été identifiées comme une réalité inquiétante. « La famille qui devrait être le lieu de sécurité, est malheureusement le lieu des plus grandes violences aujourd’hui », a déploré Honorine Nzé Bitéghé, ancienne ministre et présidente de l’Observatoire des droits de la femme et de la parité (ODFPA).

L’ONG s’indigne du peu de ressources allouées au Centres d’accueil des victime, Gabon-Égalité et plaide pour un changement de paradigme en faveur d’une prise en charge plus efficiente des victimes avec des centres d’encadrement des victimes dans l’intérieur du pays, d’un système judiciaire plus réactif et d’une mobilisation accrue de la société dans son ensemble pour éradiquer les violences basées sur le genre au Gabon.

L’ONG ‘’Aurore’’ est une organisation à but non lucratif créée en 2020 au Gabon, dont la mission est de défendre les droits des femmes et améliorer leurs conditions de vie.

L’ONG mène des actions multidimensionnelles, telles que l’accompagnement juridique, psychologique et social des femmes victimes de violences ; déploie des programmes d’autonomisation économique, ainsi que des campagnes de sensibilisation et d’éducation.

Féeodora Madiba, proposé par Tryphène Lembah et Nkili Akieme

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