Dans une déclaration de presse les épargnants de la PosteBank SA, réunis au sein d’un Collectif, ont exprimé leur exaspération devant la longue et intenable période d’attente qu’ils observent pour accéder au remboursement promis de leurs économies ‘’confisquées’’ depuis 2015. Fâchés à la suite des promesses non tenues, ils en appellent à une intervention urgente des plus hautes autorités de la transition.
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Alors qu’ils croyaient voir le bout du tunnel dans ce dossier, avec les assurances données début décembre dernier par des sources autorisées, faisant état de la disponibilisation par le Trésor public d’une première tranche de 10 millions de FCFA, destinés au désintéressement partiel de petits épargnants, c’est plutôt le désenchantement chez les intéressés, qui croient savoir qu’il ne resterait plus que 5 milliards, voire 3 milliards de cette enveloppe à ce jour.
« Nous avons accepté d’être payés par mensualités, mais aujourd’hui, nous refusons cette mascarade. Comment expliquer que notre argent fonde sans explication ? Où est passé le reste ? », a fulminé Joseph Patrick Souchlaty Poaty, président et porte-parole du Collectif des épargnants de la PosteBank SA.
A l’appui de ce coup de gueule, le Collectif flaire comme l’absence de volonté politique réelle pour résoudre cette situation qui ne fait que trop durer et qui prend la forme d’un symbole d’injustice, conduisant à un sentiment de méfiance envers les institutions financières du pays, estime-t-il.
« Nous demandons une intervention ferme du Président de la République, Brice Clotaire Oligui Nguéma, et du premier ministre de la transition. Ce dossier ne peut plus être ignoré », a plaidé le président du Collectif des épargnants de la PosteBank SA pour qui, « les gabonais ne peuvent plus accepter de telles dérives financières sans réaction des pouvoirs publics », a-t-il tempêté.
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En 2017, la PosteBank SA, filiale de la Poste a fait faillite, hypothéquant les économies de nombreux épargnants. Après de nombreuses promesses non tenues par le régime déchu d’Ali Bongo Ondimba, le gouvernement de la transition a affiché sa détermination à apurer cette créance.
Environ 60 000 épargnants seraient concernés par l’enveloppe de 31,212 milliards de Francs CFA que l’Etat a décidé d’apurer en 3 ans, sur la base d’un plan d’utilisation au tiers chaque année. Le reste de la dette globale, soit 41,154 milliards de Francs CFA, est due aux entreprises.
Elliott Ana Merveille et Christina Thélin Ondo
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