Port-Gentil : le collectif des commerçantes grossistes crie sa colère face à la dégradation de leur marchandise par la CNNII 

Elles sont près d’une quarantaine de femmes originaires de Lébamba, chef-lieu du département de Louetsi-Wano, dans la province de la Ngounié, qui ont manifesté contre la Compagnie nationale de navigation intérieure et internationale (CNNII). Et pour cause,  leur cargaison de plusieurs centaines de manioc arrivée au port de Port-Gentil, était dans une situation de décomposition très avancée. Un véritable danger pour la santé publique. Elle pointe du doigt la CNNII qui serait à l’origine de cette avarie.

« Le manioc est depuis plusieurs jours à Libreville et dépassé une semaine, c’est aujourd’hui lundi 17 février qu’il arrive. Je ne vois pas un client le consommer››, regrette Isabelle Lomba, représentante du collectif des commerçantes de manioc.

Une vue de la cargaison de manioc ayant subi l’avarie dans le bateau marchandise de la CNNII©  Gabonactu.com
Une vue de la cargaison de manioc ayant subi l’avarie dans le bateau marchandise de la CNNII© Gabonactu.com

Une situation qu’elles vivent depuis cinq années, laquelle fragiliserait leur économie. Si aujourd’hui elles craignent pour leur vie, c’est tout simplement à cause de leurs collègues parties vers l’au-delà dû au manque de moyens pour se prendre en charge. Avec des enfants dans des universités et grandes écoles dans le pays et ailleurs du continent, elles rencontrent toutes les peines du monde pour subvenir à leurs besoins et à ceux de leurs enfants.

Pour Isabelle Lomba « ,depuis 2020 nous subissons une maltraitance. Nous recevons des produits avariés du fait de l’irrégularité de transport de la CNNII qui ne nous informe de rien. Les bateaux de la CNNII sont toujours en panne. Plusieurs de nos collègues sont mortes parce qu’elles n’ont pas eu la possibilité de s’acheter les médicaments ».

Le manque de manœuvre visant le dédommagement de ces femmes  par la Compagnie nationale de navigation intérieure et internationale, pousse ces dernières à interpeller les autorités de la transition afin que leur dignité soit restaurée.

« Depuis 2020 nous sommes partenaires avec la CNNII, nous ne pouvons pas faire un mois sans avoir les pertes à cause de la CNNII. Plus jamais ça! On demande au secours aux autorités », supplie l’autre commerçante, Brigitte Mahindza.

Une situation qui fragilise l’autonomisation de ces mères de famille, compromet l’entreprenariat féminin, limite le recouvrement municipal et gonfle l’endettement de ces femmes dynamiques qui ont décidé dès leur jeune âge, de se mettre en valeur dans cette activité génératrice de revenus.

Contactée par le correspondant de Gabonactu.com dans l’Ogooué Maritime pour s’expliquer sur la question, la direction provinciale  de l’entreprise transport maritime contactée n’a pas donné suite.

       Jean-Jacques Rovaria Djodji

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

error

Vous aimez l'article? Merci de le partager.