Délestages, et si on reprivatisait la SEEG sans honte ?

La situation est infernale, invivable et désormais intenable pour les populations gabonaises, obligées d’activer le ‘’mode résilience XXL’’, face aux coupures intempestives d’électricité qui plongent les ménages sans arrêt dans le noir et la chaleur, particulièrement dans le Grand Libreville. Et si on privatisait toute honte bue, cette société devenue pour ses clients un purgatoire ?

Accablés, beaucoup de citoyens en viennent à se demander si l’expulsion manu militari des français du Groupe Véolia était une opération opportune, bien pensée et rondement menée ? Avec du recul, de nombreux observateurs et acteurs de la société civile croient savoir qu’il s’agissait d’une décision plutôt prise dans la précipitation.

De toute évidence, la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG), créée en 1950, traverse la pire période de son histoire, marquée par des dysfonctionnements de tous ordres et difficultés inextricables. C’est un truisme que de le rappeler aux consommateurs qui projettent du reste une marche de protestation ce samedi, pour dire toute leur colère devant la qualité médiocre et exécrable des services qui leur sont fournis par la ‘’Dame aux tresses africaines et au visage effilé’’.  

Le nouveau ministre de tutelle, Séraphin Akure-Davin, faisant mardi le mea culpa de l’Etat face à l’hécatombe actuelle a pointé sans langue de bois tous les maux qui paralysent l’entreprise : mal gouvernance ; vétusté des infrastructures et équipements ; effectifs pléthoriques sans oublier le déficit de qualification à maints endroits. A cela s’ajoute des contrats de prestation et de partenariat opaques, bref une gestion chaotique qui laisse croire que la SEEG a touché le fond.

Ce constat ne nous fait pas forcément avancer si l’on manquait de souligner l’incapacité des pouvoirs publics à apporter des réponses idoines à tous ces problèmes qui se posent avec acuité d’année en année. Mais surtout, relever que le rachat de la SEEG à la société Véolia n’a fait qu’en pirer une situation qui était déjà bien alarmante dans les dernières années de la gouvernance du Groupe français.

De fait, s’il est vrai techniciens et administrateurs de la SEEG ont fait la preuve de leur incapacité à trouver des solutions en interne, il ne reste pas moins vrai que l’Etat, désormais seul propriétaire du patrimoine de l’entreprise, a sur sa table les esquisses de solutions propres à sortir la SEEG et par ricochet les populations martyrisées, du marasme qui les accable.

Où est-ce que ça coince finalement ?

Avec la mise en place de l’administration provisoire, conduite par Jean-Liévin Idoundou Mafoumbi, les abonnés de la SEEG avaient pensé que leurs souffrances seraient abrégées immédiatement ou à brève échéance, confortés en cela par le coup de gueule du président de la transition, Brice Clotaire Oligui Nguéma. Que Nenni.

La gangrène est pourtant allée de mal en pis, alors même que toute une batterie de mesures avait été annoncée par le gouvernement de la transition, censée remettre à flots la SEEG, à la grosse désillusion des abonnés qui ont une nouvelle fois de plus suivi désabusés, devant le petit écran, le président de la transition courroucé et la mine patibulaire, en remettre une couche face au nouveau ministre de tutelle et la toute récente administration provisoire de la SEEG, convoquées manu militari mardi au Palais présidentiel. Signe que rien n’a changé depuis lors.

Disons-le tout net, l’opération de rachat de la SEEG par l’Etat est un échec. C’est un fait. Ce constat interroge aussi sur les capacités des nationaux à gérer des mastodontes de l’envergure de la SEEG et il faut craindre que le ‘’malade’’ ne soit plongé irrémédiablement dans la phase de coma le plus profond, appelé ‘’la plante verte’’ dans le jargon médical.

A cette occurrence, nombreux sont des éditorialistes et autres nostalgiques du passé qui n’hésitent plus à évoquer à haute et intelligible voix, l’hypothèse d’un retour à la privatisation. La question alimente débats et polémiques houleux dans les maquis de quartiers et salons feutrés où l’on suggère de changer l’identité et la nationalité des futurs repreneurs, si c’est l’étiquette de la France qui pose problème.

Reprivatisons sans aucune gêne, sans honte, à défaut d’ouvrir le secteur à la concurrence. Les souffrances n’ont que trop duré.  

M.-O. Mignonne

One thought on “Délestages, et si on reprivatisait la SEEG sans honte ?

  1. A propos de :
    « Et si on privatisait toute honte bue, cette société devenue pour ses clients un purgatoire ?
    Accablés, beaucoup de citoyens en viennent à se demander si l’expulsion manu militari des français du Groupe Véolia était une opération opportune, bien pensée et rondement menée ? »…

    La privatisation d’une entité est l’action de rendre privée cette dernière, dans le but d’un redressement économique, en vue d’une stabilité futur, dans les plus bref délais et une harmonisation fonctionnelle à long terme.

    Ceux qui viendront occuper la gestion de l’entité sont des personnes qui ont une certaine expérience managérial, une certaine capacité économique et surtout une rigueur qui réduit au maximum les failles qui pourraient faire perdurer la situation pour laquelle leur services est sollicité.
    Pour cela, il y a des règles qu’ils mettront en place et feront respecter par tous les moyens légales possibles. ces règles ne seront pas forcement au goût de tous; mais il faut bien les appliquer pour l’atteinte des résultats escomptés.
    Ils investigueront sur les points faibles à l’origine de la situation et qui crée cette pesanteur, et réfléchiront sur les leviers à utiliser pour un éventuel rétablissement.
    Le rendu de ces travaux sera la base de leur pilotage futur, tout en faisant un suivi exhaustif des points critiques de fonctionnement et de procédé.

    Tout ce processus nécessite une équipe managériale qui est à fond avec les nouvelles donnes.

    Véolia qui est évoqué ici, est pourtant celui qui à laissé cette situation complexe!!!
    Si une entreprise ne met pas en œuvre une politique de suivi et de réhabilitation des infrastructures et équipements (cœur de l’entreprise), les dirigeants ont tout simplement un dessin de non évolution de la structure, sachant qu’ils s’arrangent pour ne pas former des managers locaux capables d’assurer correctement ne fusse qu’un intérim, à ce poste.
    Si cela (privatisation) est acté, les privés viendront avec leurs règles, et ferons en sorte qu’à la long qu’ils soient indispensable, comme cela « semble » être le cas aujourd’hui.

    Pour ma part, si la classe dirigeante de la SEEG se met dans la peau d’un privé, et fait tous dans les règles d’une société privé, les choses changeront dans le sens de l’amélioration. On a pas besoin forcement des externe pour réussir chez nous. Des compétences, il y en a au Gabon; arrêtons de faire comme si nous ne somme pas capable de faire ce que les autres arrivent à faire. Le changement de mentalité passe par la résilience dans les situations que éprouvent notre potentiel. Et ce potentiel endormis qui est le notre dois se mouvoir maintenant et arriver à faire l’exploit dans tous les domaines.

    Ce qui se fait à la SEEG (Eau et Electricité : Recueil-traitement- stockage-distribution-maintenance-réhabilitation-remplacement) est de la routine, car tous ceux qui y travaillent connaissent leur métier, c’est juste une question de gestion stratégique et opérationnel, dans tous les secteurs confondus de l’entreprise.

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