L’ex patron du media en ligne Gaboneco, Edgar Yonkeu © D.R
Ayant annoncé la faillite de l’entreprise de presse en ligne Gaboneco.com en février 2019, voici aujourd’hui 6 ans que les anciens employés de cette structure, des journalistes, remuent ciel et terre pour rentrer en possession de leurs indemnités de cessation d’activité. Totalement indifférent à cette situation, Edgar Yonkeu, l’ancien Administrateur directeur général (ADG) de cette structure brille par un « m’enfoutisme » qui ne dit pas son nom à l’égard de ces pères et mères de famille.
S’il dit ne pas avoir l’argent pour solder ce contentieux professionnel qui dure depuis six ans, le plus étonnant est que l’ancien patron de Gaboneco, par ailleurs fondateur de la célèbre entreprise évènementielle Direct-Prod qui produit actuellement Créol, ne cesse d’organiser ici et là des concerts à coup de millions. On en veut pour preuve, l’organisation du 07 au 28 décembre 2024 à Libreville, d’une suite de concerts avec comme invités de marque, les célèbres artistes congolais et français Fally Ipupa et Singuila, et la crème de la musique gabonaise.
On serait tenté de croire que de l’argent, Edgar Yonkeu en a pour des concerts, mais pas pour solder son différend avec des anciens employés qui lui ont permis de bénéficier d’un passe-droit au haut sommet de l’Etat.
Une bataille judiciaire sans lendemain
Si l’Inspection du travail à dignement et sans reproche fait son travail dans cette affaire pour trouver un terrain d’entente et pour établir les responsabilités, il faut dire que depuis 2019, l’affaire est au tribunal du Travail. Sauf que depuis le transfert de cette affaire vers cette administration, Edgar Yonkeu n’a jamais daigné se présenter ou répondre à une convocation du tribunal du travail. Faisant fi de la loi gabonaise du travail en la matière et narguant presque ses anciens employés et l’entité judiciaire. L’homme d’affaire n’a visiblement que faire de cette affaire. Encore moins de la situation de ces anciens collaborateurs.
Il faut dire qu’il compte beaucoup sur la diligence de ses « relations » tapis dans les arcanes du pouvoir gabonais, notamment à la présidence de la République où, malgré l’introduction de ce dossier auprès du département Communication, aucune suite favorable n’a été donnée pour responsabiliser « le tout-puissant Edgar Yonkeu ». Conséquence, depuis six ans, l’affaire piétine au tribunal du Travail au point d’essouffler les anciens employés qui ne savent plus à quel sein se vouer.
Jeu de dupe
Le 30 août 2023 avec le « coup de libération », l’arrivée des militaires au pouvoir et la prise de position du président de la Transition, le Général Brice Clotaire Oligui Nguema à l’égard des aspirations sociales, économiques et judiciaires du peuple, l’affaire va prendre une petite tournure. Pris de peur, Edgard Yonkeu va s’activer à évacuer à hauteur de 80%, les arriérés de salaires. L’action interviendra en septembre 2023 et dans le deal, l’homme d’affaire va se résoudre à payer les 20% des arriérés de salaires restants, les semaines qui suivront sans toutefois trouver un accord sur le paiement des indemnités de fin de cession de contrat. Un an après, les 20% restants des arriérés de salaires n’ont toujours pas été réglés et le patron de Direct-Prod n’envisage d’ailleurs plus, d’après certaines indiscrétions, d’évacuer cette dette. Visiblement, il semble avoir repris confiance en dépit de la volonté affichée par le CTRI de « redonner aux gabonais leur dignité » par la justice. Une situation entretenue Alors que beaucoup d’employés floués par leur (ancien) patron sont dans la même situation que les anciens employés de Gaboneco, cette situation met en lumière la fragilité du système judiciaire gabonais. En filigrane, déborde de cette situation, corruption, copinage et favoritisme tant décriés. Des maux étonnants dans une période dite de Transition dans laquelle les Gabonais sont censés jouir de leur plein-droit. Clairement, Edgar Yonkeu compte sur ses amitiés et les injonctions de la justice, ce ne seraient pas son affaire.
Antoine Relaxe