La Direction Provinciale des Eaux et Forêts du Moyen-Ogooué, appuyée par l’ONG Conservation Justice (CJ), a, organisé du 15 au 19 octobre dernier à Lambaréné et Ndjolé, les ateliers de renforcement des capacités des acteurs engagés dans la gestion et l’opérationnalisation de la foresterie sociale dans les départements de l’Ogooué et Lacs et de l’Abanga-Bigné.
Ces formations ont permis, indique le communiqué, de sensibiliser et d’informer l’Administration locale, les responsables des Forêts Communautaire, les représentants des villages impactés par les concessions forestières ainsi que les responsables sociaux des entreprises forestières et fermiers des forêts communautaires sur des thématiques qui le plus souvent sont source de conflits au sein des communautés rurales. Ces thématiques sont les Cahiers de Charges Contractuelles (CCC), l’organisation du Comité de Gestion et de Suivi des Projets (CGSP), les Fonds de Développement Local (FDL) et les Forêts Communautaires (FC).
Ouvrant les échanges, Jean Benoit Bekale, le Gouverneur de la Province du Moyen-Ogooué, est revenu sur le caractère important de ces ateliers qui, selon lui, permettent aux parties prenantes au développement de la foresterie sociale d’échanger sans tabou sur des sujets aussi essentiels que les règles de gestion au sein des forêts, la mise en place des Cahiers de Charges Contractuelles (CCC), la gestion des projets financés par les Fonds de Développement Local (FDL) et la foresterie communautaire (FC). Ces échanges, a-t-il fait savoir à l’assistance, permettent « d’améliorer efficacement la gouvernance forestière en permettant à tous les utilisateurs de s’armer d’outils indispensables à la gestion responsable des forêts et des revenus générés par celles-ci, et ce dans le cadre de la réglementation forestière en vigueur ».
Adressant ses remerciements à l’administration des Eaux et Forêts et à l’ONG Conservation Justice pour la tenue de ces ateliers de formation, Rosine Loulby Mpiga, le Préfet du Département de l’Abanga-Bigné, a, pour sa part, invité les parties prenantes à capitaliser les connaissances et conseils reçu lors des échanges.
Pour Eyeghe Traore, Chef de département Juridique à l’ONG Conservation Justice, c’est face au constat des difficultés observées dans l’implémentation des CCC et les dysfonctionnements dans la gestion des Forêts Communautaires qu’ont été organisés ces ateliers à Lambaréné et Ndjolé. « Au cours des échanges, les communautés se sont exprimées sur les difficultés rencontrées. Elles ont notamment posé des questions sur le fonctionnement du CGSP et la manière de gérer le Fonds de Développement Local (FDL). Au niveau de Conservation Justice, nous sommes satisfaits de savoir que l’organisation de ces ateliers aura un effet positif », a fait savoir Abdoul Eyeghe Traore.
De leur côté, les populations n’ont pas manqué de féliciter la tenue de cette initiative. « Ces ateliers nous ont permis de mieux comprendre les règles de gestion des Cahiers de Charge Contractuelles et des Forêts Communautaires, y compris de nos associations respectives dans le cadre du développement des Forêts Communautaires. Aujourd’hui, nous connaissons le rôle de chaque membre au sein de l’association et savons désormais comment agir lorsque nous faisons face à des problèmes qui mettent en péril l’intérêt général de la communauté. Nous remercions les organisateurs de ces ateliers et sommes ravis d’avoir reçu ce panel d’informations qui nous permet aujourd’hui d’être bien outillés », a fait savoir Rodrigue Ndong Mba , Secrétaire général de la Forêt Communautaire Abanga Island.
Il faut souligner que si depuis plusieurs années, dans le souci de favoriser le développement des communautés locales, l’État a mis en place des mécanismes sociaux autour de la foresterie pour permettre aux communautés locales de conduire par elles-mêmes la destinée de leur développement à travers le déploiement des Cahier de Charges Contractuelles (CCC) et des Forêts Communautaires (FC), il se trouve que la compréhension et la gestion de ces outils posent encore problème au Gabon.
Cela dit, la seule existence de ces mécanismes et la réglementation qui les encadre ne suffit pas. On le constate pour le déplorer, les retombés sont peu visibles dans les villages. De même, la récurrence des conflits et dysfonctionnements observés dans la gestion des forêts communautaires ne sont pas de nature à garantir un développement optimal des communautés et des terroirs. De nombreux manquements et dérives sont constatés dans le fonctionnement des entités juridiques de gestion des forêts communautaires. Ce qui justifie la tenue de ces ateliers qui ont été des catalyseurs de la bonne information sur ces mécanismes.
Source : CJ