C’est une colère manifestée par les femmes commerçantes de Port-Gentil, principalement celles exerçant à l’ancien port, zone stratégique qui voit chaque jour plus de 500 passagers prendre le départ pour Lambaréné où pour la capitale politique, vis versa. Celles-ci ont été humblement avisées par la Mairie de Port-Gentil, de l’aménagement très prochain du bord de mer de la capitale compte tenu de l’arrivée imminente d’un navire d’une grande dimension devant faciliter le transport entre Port-Gentil et Libreville.
« Le délégué est venu nous dire que nous avons un délais de trois jours pour libérer les lieux. Ce serait bien d’avoir un port adéquat, sur ce point on ne refuse pas et nous n’avons jamais boudé de partir. Nous ne pouvons pas quitter d’un endroit où on a investi de l’argent pour partir à la rue. Nous ne sommes pas d’accord ››, dénonce Loriane Oninga.
En effet, sans mesure d’accompagnement elles ont été orientées du côté du marché Paul Moukala pour certaines, dans le 4e arrondissement de la capitale économique. Un lieu autrefois sinistre, aujourd’hui abondé par les commerçantes de banane qui ont occupé la majeure partie des étales. Sur le manifeste des responsables des marchés municipaux retenus pour recevoir celles-ci, la plupart n’apparaissent pas dans les listes. Ce qui a créé l’ire des commerçantes.
« Apparemment on ne trouve pas les noms des commerçantes de l’Ancien-Port, nos noms n’existent pas dans les listes de la mairie. Les gens de la mairie donnent ça à leurs connaissances à cause des moyens financiers », fustige Annie Moussavou.
Avec des revenus faibles, celles-ci affrontent toutes les difficultés du monde pour pouvoir subvenir à leurs besoins, mais surtout aux besoins de leurs familles respectives en cette période de vache maigre.
« Nous sommes des jeunes mères gabonaises économiquement faibles, on vit du commerce. C’est notre père et notre mère. C’est inadmissible le traitement qu’on subi actuellement », regrette Loriane Oninga.
Une délocalisation qui n’est pas sans conséquences au regard de la fréquentation très dense des voyageurs, qui sont une véritable source de revenus pour ces commerçantes.
D’autres commerçantes orientées du côté du marché de Siby dans le 1er arrondissement de Port-Gentil, fustigent l’état d’abandon dans lequel se trouve actuellement ce site laissé à la merci des pluies, du soleil et des vents. Laissé pour compte ce marché inachevé ne dispose d’aucunes toilettes et aucun dispositif sécuritaire ,etc. Une situation qui déplaît aux commerçantes.
Selon la commerçante Loriane Oninga, « la mairie nous a promis faire des travaux des marchés pour que quand on quitte de l’ancien port, nous venons à des endroits appropriés. Il est inachevé le marché de Siby, le site est vide sans portes. On va emmener nos affaires de là-bas pour ici, où sont les mesures de sécurité ? ».
Jean-Jacques Rovaria Djodji