Depuis le début de la semaine, le Gabon et la Guinée Équatoriale s’affrontent devant la Cour internationale de Justice de La Haye à qui ils demandent de résoudre un litige qui les oppose depuis cinq décennies. La querelle porte sur la souveraineté revendiquée par les deux pays sur trois petites îles du golfe de Guinée dont les eaux sont potentiellement riches en pétrole.
Après les plaidoiries de Malabo lundi 30 septembre, la parole était aux avocats de Libreville, mercredi.
C’est une simple convention entre deux pays qui a été au cœur des plaidoiries du Gabon, mercredi 2 octobre, devant la Cour internationale de Justice (CIJ) de La Haye. Un texte qualifié de « bout de papier » par les avocats de Malabo, mais par lequel Libreville pense pouvoir prouver sa souveraineté sur trois îles du golfe de Guinée et sur leurs eaux territoriales que lui dispute la Guinée Équatoriale.
Pendant toute l’audience, le Gabon a en effet défendu l’existence de ce document contesté par Malabo et demandé aux juges de la CIJ de lui accorder tout son poids afin de permettre aux protagonistes de pouvoir – enfin – négocier sur une base commune. Les représentants gabonais ont expliqué que les deux pays avaient signé cette convention en 1974 dans la ville équato-guinéenne de Bata et qu’avec elle, la Guinée Équatoriale avait reconnu que les îles de Mbanié, Cocotier et Conga appartenait au Gabon.
« Bout de papier »
Si Libreville n’a pu en produire qu’une copie conforme – et non l’original – devant la cour, la présidente honoraire de la Cour constitutionnelle du Gabon, Marie-Madeleine Mborantsuo, n’y voit aucune faiblesse dans l’argumentaire gabonais : « Conformément à une pratique fréquente à l’époque dans les relations avec l’ancienne puissance coloniale, le président d’alors, Omar Bongo, a fait adresser dès le 28 octobre 1974 une ampliation du texte de la Convention de Bata à l’ambassadeur de France à Libreville, et non un « bout de papier » pour reprendre l’expression d’un conseiller de la Guinée Équatoriale, a-t-elle déclaré avant d’ajouter : Cette lettre, à laquelle la convention était annexée, a été retrouvée dans les archives françaises ».
De son côté, la Guinée Équatoriale continue de contester l’existence de cette convention et affirme que si les trois îles sont géographiquement plus proches des côtes gabonaises, elles sont tombées dans son escarcelle à l’indépendance. Selon Malabo, Mbanié, Cocotier et Conga avaient été annexées sans résistance par le colon espagnol il y a presque deux siècles.
Les audiences doivent se poursuivre jusqu’à vendredi. Les juges débuteront ensuite leur délibéré.
Source : rfi.fr