Les branchements anarchiques sont une pratique répandue dans nombre d’endroits de la capitale économique du Gabon et partout ailleurs dans le pays. Dans la cité pétrolière, les quartiers comme Sans manguier, Badamier, Poaty, Matanda, Derrière l’hôpital de N’tchengué, Ngadi, Massuku, La Colombie, Siby, Fatima, Côte d’Azur et Fort de l’eau pour ne prendre que ces exemples, les branchements anarchiques de câbles électriques sont devenus une pratique conventionnelle.
Pour les fils électriques enfouis dans le sol sur de longues distances, un accident est vite arrivé endommageant la gaine de plastique protégeant le câble électrique. On imagine alors aisément la catastrophe qui peut arriver en cas de pluie. La situation peut tourner au désastre en cas d’inondations fréquentes en période de grandes pluies.
« Mon enfant est mort il y’a deux ans à cause de ça. Les câbles étaient immergés dans les petits lacs artificiels qui s’y étaient formés en saison pluvieuse, et là, il a été électrocuté, le choc était violent que sa vie a été prise ; le véritable problème c’est nous qui branchons comme bon nous semble », regrette Jean-Robert Mboumba, père de famille de côte d’Azur.
Certains ne cachent pas qu’ils vendent de l’électricité à des voisins qui n’ont pas accès au branchement.
« On va encore faire comment ? Nous sommes obligés de voir avec le frère d’à côté s’il peut nous aider, à défaut tu restes dans l’obscurité. On paye avec nos voisins du quartier pour être alimenté », explique Étienne Bignoumba, un riverrain.
Dans la plupart des quartiers sous-intégrés de Port-Gentil et ses environs, la pratique de branchements anarchiques de fils électriques pour recevoir du courant à son domicile ne cesse de prendre de l’ampleur. À hauteur d’hommes ou trainant complètement sur le sol, ces installations sont un véritable danger pour les populations. Les installations sont ainsi soumises au risque de surcharges, de court-circuit ou pire, de surtensions fatales aux appareils électroménagers.
Les images parlent d’elles-mêmes lorsque l’on fait le tour des quartiers populaires. Avec des dominos parfois ouverts, de l’eau y pénètre, un enfant pourrait passer par là et ramasser un de ces fils trainant à même le sol, inconscient du danger, et l’irréparable se produit. Les Port-Gentillais des quartiers sous-intégrés croient que c’est enfin leur essor vers la félicité.
Jean-Jacques Rovaria Djodji.