Le torchon brûle au Samu social de Port-Gentil

Le Samu Social Gabonais, antenne de Port-Gentil est en crise. Aujourd’hui, c’est le personnel qui tire la sonnette d’alarme. Les travailleurs sociaux se sont mis en grève générale illimitée, ainsi que les équipes mobiles qui vont à la rencontre sur le terrain des personnes démunies. Les faibles salaires, l’absence de convention collective, l’absence d’immatriculation à la CNSS et à la CNAMGS ou encore le non-paiement des heures supplémentaires… ont nourri au fil des mois le sentiment chez ces salariés d’être les soutiers du social.

« C’est une grève illimitée parce que nous en avons marre. Trop c’est trop ! Nous ne sommes pas immatriculés à la CNAMGS, à la CNSS et nous sommes payés à 150 000 FCFA depuis l’ouverture. Nous n’avons pas de bulletin de salaire »,  explique Stella Flore Ilémba,  représentante des agents en colère.

Alors qu’une rencontre est prévue entre la direction et les agents, les grévistes essaient de leur côté d’accentuer la pression. Ils craignent que leurs revendications ne s’enlisent dans des discussions techniques et n’aboutissent pas.

« La relation entre les chefs et nous n’est pas agréable. Le plateau chirurgical ne répond plus aux normes, les pinces avec lesquelles on coud les patients sont rouillées et a l’intérieur de l’ambulance il nous est impossible de sortir le brancard. Avec tout ça on nous demande de faire des chiffres, mais on le fait comment et dans quel type de conditions ?››, se demande-t-elle.

À l’antenne de Port-Gentil, capitale économique du Gabon, certains travaillent parfois de nuit de 20 heures à 5 heures ou 7 heures du matin pour un salaire misérable. Il s’agit notamment de  150 000 FCFA le revenu minimum garantit.

Dans ces conditions, il n’est pas étonnant que le personnel ait du mal à fidéliser ses effectifs ou à faire du chiffre, selon le syndicat. Cela complique la formation des intervenants et le suivi des personnes prises en charge. Côté syndical, cette instabilité a aussi des conséquences.

« Pendant la Covid-19 on avait été tous contaminés et personne n’a osé lever le doigt pour nous prendre en charge. Le gardien touche par mois 180 000 FCFA et l’infirmière 150 000 FCFA, c’est quand-même compliqué », fustigé un représentante des agents.

Malgré un climat d’insatisfaction latent, les mobilisations ont bel et bien gonflé les rangs. Mais cette fois, l’augmentation de la demande sociale et donc par ricochet la charge de travail a cristallisé le mécontentement. Pour l’instant, les grévistes s’accordent, le fonctionnement du Samu social de Port-Gentil doit être remis à plat.

Jean Jacques Rovaria Djodji

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