Les populations de Sogares sont en colère. Espérant jouir enfin des meilleures conditions de vie et de travail, elles ont fait savoir leur mécontentement contre la société de prestations de services GSMP, en érigeant des barricades menant au yard. Avec des vieux lits, congélateurs, frigidaires, sommiers, fûts, tonneaux, elles ont crié à l’aide aux autorités, suite à la marginalisation dont elles sont victimes.
« Il est question de rétablir l’électricité sur la base du traité de 1968, d’offrir un travail équitable en prenant les travailleurs avec leur qualification. Parce que jusqu’à présent toutes les femmes peu importe leurs diplômes, elles sont dames de ménage. Les garçons sont des hommes à tout faire, et nous disons non ! », crache Révérend Sylver Nodier Koumba, représentant du collectif des riverains de N’tchengué village.
Plusieurs points de revendications sont inscrits dans leur cahier de charges comme par exemple ; l’approvisionnement du village en électricité, en eau potable en disposant un forage, un travail décent sur la base des diplômes, la fourniture en médicaments du dispensaire du village, la prise en charge des honoraires d’un médecin pour des consultations pour le suivi des personnes à mobilité réduite.
« On veut un forage d’eau potable. Le devis est sur la table des autorités locales et celles de cette entreprise. Nous avons un dispensaire qui est sans médicaments, y’a des personnes vieilles à mobilité réduite ici quand-même. Qu’un médecin qualifié vienne même par semaine pour consulter nos parents hypertendus et diabétiques », demande-t-il.
En matière scolaire, les populations veulent de GSMP un don en kit scolaire pour les apprenants de N’tchengué, la construction de la bibliothèque et d’une salle informatique. Elles veulent aussi de cette entreprise la construction d’un nouveau bâtiment à l’école du village pour recevoir suffisamment d’élèves. Pour ce qui est de l’éclairage public, elles revendiquent que l’axe routier carrefour Sogares-N’tchengué village soit ensoleillé afin de repousser les braqueurs.
« Puisqu’ils ne veulent pas discuter avec nous, on s’est dit que certainement à Libreville quelqu’un sera disposé à nous écouter et prendra notre situation en main. Voilà pourquoi nous sommes encore là aujourd’hui », précise le représentant du collectif des riverains de N’tchengué village.
Ce bras de fer a débuté le mardi 14 mai par un mouvement d’humeur par des jets de bombe lacrymogène des forces de l’ordre envoyées par la préfecture du département de Bendjé. Ce deuxième acte n’a pas changé vue que le scénario était le même, affaibli les populations ont abdiqué promettant tout de même de ne rien lâcher et de barricader chaque jour l’entrée principale de l’entreprise querellée.
Pour ce collectif, « madame la préfète a entrepris une démarche particulière consistant à appeler individuellement les personnes inscrites sur la liste qu’elle détenait. La préfecture n’est pas un cabinet de recrutement à la solde de GSMP, elle n’a pas compétences de gérer, apprécier ou désapprécier les diplômes des uns et des autres. Qu’elle se dessaisisse de notre dossier, on n’a pas demandé son arbitrage on veut un intermédiaire autre qu’elle ».
Une situation qui perdure depuis cinq ans maintenant, et donc, les populations espèrent l’expertise des plus hautes autorités de la transition pour régler cette affaire.
Jean Jacques Rovaria Djodji