Le ministre de l’Economie et des participations, Mays Mouissi, a clairement affirmé ce jeudi que le surendettement du Gabon,70,5% du PIB, largement au-delà de la norme CEMAC, n’est absolument pas le fait des autorités de la transition et surtout pas au cours de ces six derniers (6) mois.
Bien au contraire, « grâce à la volonté des nouvelles autorités d’imprimer une plus grande transparence, en marge des assemblées annuelles du FMI et de la Banque mondiale, tenues à Marrakech en octobre 2023, le gouvernement de la transition à demandé aux responsables du FMI d’accélérer le déroulement d’une mission à Libreville au titre de la dette du pays », a révélé le ministre de l’Economie et des participations.
C’est précisément au terme de cette mission et le rapport qui en a découlé que la dette publique du Gabon est apparue dans toutes ses proportions. Une dette établie en 2022, selon les chiffres publiés par la Direction générale de la dette (DGD), à plus de sept mille cent (7 100) milliards de Francs CFA, soit 70,5% du PIB à fin décembre 2023, largement au-delà des règles de convergences financières et budgétaires dans l’espace CEMAC.
En très peu de temps, souligne la DGD, l’Etat avait du reste régler courant 2024, près de mille (1000) milliard de Francs CFA de cette dette, 991,8 milliards, précisent les mêmes sources.
Le rapport du FMI avait donc pour objet d’aider le gouvernement de la transition à faire le point sur la situation des finances publiques jusqu’en 2023 et donc, « contrairement à ce qui se dit, la dette du Gabon n’a pas explosé en 6 mois de transition. Nous avons donc pris toute la responsabilité, l’option de déclarer les dépenses qui jusque-là n’étaient pas communiquées, même si cela donne à certains acteurs le sentiment que la dette a augmenté en l’espace de 6 mois. Ce qui n’est pas la réalité », a martelé le membre du gouvernement, conforté dans cette position par le Représentant résident du FMI au Gabon, Agou Gomez.
Se défendant de vouloir donner l’impression d’une bataille des chiffres, Mays Mouissi a plutôt préféré mettre l’accent « sur les perspectives et les réformes portant sur le nécessaire développement d’un pays où tout est à reconstruire avec des marges budgétaires relativement limitées », assure-t-il.
Le membre du gouvernement relève à cette occurrence, « la dynamique impulsée dans les régies financières des douanes et impôts qui se traduit depuis septembre 2023, par des surperformances comparativement aux prévisions de la loi de finances 2023 et même par rapport aux objectifs du budget 2024. Dans certains postes douaniers, les recettes ont même été multipliées par 10 », se satisfait Mays Mouissi.
« L’optimisation des systèmes d’information et la digitalisation ; l’amélioration de la gestion des finances publiques par l’intégration de toutes les recettes et tous les paiements dans le compte unique du trésor ; ainsi que la création d’une Direction générale des participations pour aider le gouvernement à faire le monitoring des participations de l’Etat » participent également de cette dynamique, a conclu le ministre de l’Economie et des participations.
Féeodora Madiba
Ce n’est pas une raison de multiplier les engagements de nouvelles dépenses, sans appels d’offres publics, les régimes précédents des Bongo pères et fils. Ce qui alourdit davantage la dette abyssale du pays