La plateforme politique baptisée : « Les partis politiques membres de l’Appel d’Angondje », a, dans une déclaration puante tenue le weekend écoulé à Libreville, estimé que le Ministère de l’Intérieur qui s’attribue désormais les prérogatives d’organiser de bout en bout les élections au Gabon, constitue un véritable danger pour la démocratie gabonaise encore balbutiante.
« Le Ministère de l’intérieur est en réalité le bourreau de notre démocratie », a fait savoir avec exaspération Joachim Mbatchi Pambou, porte parole dudit collectif, entendu par-là, un groupement des leaders des partis ayant participé au Dialogue national inclusif organisé du 02 au 27 avril dernier dans le nord de Libreville.
Ces leaders politiques accusent le Ministre de l’Intérieur Hermann Immongault d’avoir proposé un projet de code électoral anti-démocratique. Dans ce texte, le ministère de l’Intérieur désigne lui-même les présidents des commissions, les candidats aux élections ne seront pas représentés dans les bureaux de vote, ils n’auront pas droit à des copies de procès-verbaux et le convoyage des résultats se fera par le Ministère lui-même.
Pour Mbatchi Pambou, le Ministère de l’Intérieur « contient les germes de la déchéance du CTRI si le président de la transition, le General de Brigade Brice Clotaire Oligui Nguema ne parvenait pas à faire le ménage de ce côté. Les diverses modifications et errements contenus dans la proposition de loi du gouvernement ne finiront pas de créer le refus dans la consciente collective ».
Ces partis politiquent pensent que « les architectes de cette loi électorale et des conclusions du dialogue national inclusif sont en réalité les ennemis de la république » avant d’ajouter que « cette stratégie vise à affaiblir le chef de l’Etat pour mieux le contrôler aux fins de le conduire vers l’impopularité et l’illégitimité ».
Le texte qui divise même les députés nommés par le CTRI est actuellement en examen à l’Assemblée nationale. Une sous-commission a été mise en place le 10 juin dernier par le président de la chambre basse du parlement, Jean François Ndongou pour examiner le fameux texte dans le fond avant son adoption.
Sydney IVEMBI