La dernière sortie, l’une des rares du Conseiller spécial, Porte-parole du président de la transition, n’est pas passé inaperçue dans l’opinion, particulièrement chez les observateurs de la scène politique nationale. ‘’Invité’’ sur le plateau de nos confrères de la télévision d’information en continue, Gabon 24, Max Olivier Obame s’est voulu porteur d’un message, ou plutôt d’une mise en garde, à l’endroit de certains acteurs politiques, notamment à l’égard de l’ancien premier ministre, Alain Claude Bilie-By-Nzé, auteurs de critiques acerbes, sur les conclusions du Dialogue national inclusif et plus globalement sur la gouvernance de la période de transition.
A l’endroit du dernier premier ministre d’Ali Bongo Ondimba, le Conseiller spécial, Porte-parole du Président de la transition a indiqué laconique, que « puisque Monsieur Alain Claude Bilie-By-Nzé souhaite s’exprimer, dans un proche avenir, il aura le temps de s’exprimer mais cette fois-ci, dans un cadre propice ».
Cette ‘’sentence’’ de Max Olivier Obame, complètement fermée et chargée de non-dits, continue de susciter supputations, débats et investigations dans les bars et salons feutrés de la capitale gabonaise ; chacun allant de son analyse sur les suites attendues de cette confidence plutôt énigmatique de celui qui porte la voix du président de la transition.
Pour beaucoup, il s’agit là d’une promesse de »représailles » faite de façon sibylline à l’ancien premier ministre, qui pourrait dans un avenir proche faire l’objet de poursuites judiciaires, en lien avec certaines affaires ‘’sulfureuses’’ pour lesquelles de nombreux hiérarques du régime déchu ont actuellement maille à partir avec la justice gabonaise.
D’autres rappellent volontiers, dans ce contexte et surtout ce timing loin d’être fortuit pensent-ils, la communication faite le 28 mai dernier par le Procureur de la république, Patrick Roponat, qui a fort opportunément souligné que l’opération ‘’dignité’’, déclenchée au lendemain de ‘’coup de la libération’’ se poursuit, avant de préciser qu’elle « vise l’assainissement de la gestion des biens publics et n’épargne aucun domaine. Ainsi en est-il de tout ce qui concerne le patrimoine mobilier et immobilier de l’Etat », avait-il martelé.
Toutes choses qui semblent ne pas laisser beaucoup de doutes dans l’esprit de plusieurs observateurs sur la nature de »l’épée de Damoclès » que fait peser sur la tête du dernier premier ministre d’Ali Bongo Ondimba le propos du Porte-parole du président de la transition, non sans se poser la question de savoir si l’ancien élu du Canton Ntang Louli (Makokou) aurait fait face à l’éventualité évoquée s’il avait plutôt gardé silence ? Rien n’est moins sûr.
Pour rappel, auteur d’un remarquable battage médiatique ces dernières semaines, sur le plan local comme à l’international, Alain Claude Bilie-By-Nzé a pointé pêle-mêle les limites des préconisations contenues dans le rapport du Dialogue national inclusif, tenu du 2 au 30 avril dernier.
L’ancien premier ministre s’est notamment prononcé contre les conditions d’éligibilité à la présidence de la république et d’accès à la citoyenneté gabonaise ; le retour de l’organisation des élections au ministère de l’intérieur ; ainsi que la suspension pour trois (ans) de son parti, le Parti démocratique gabonais (PDG) et l’interdiction faite à ses hiérarques de participer dans le même temps à la vie politique nationale, etc.
Alain Claude Bilie-By-Nzé réclame la mise en place d’une Commission vérité, justice, et réconciliation/réparation.
Féeodora Madiba