Les avocats conseils de Brice Laccruche Alihanga, visiblement remontés contre la violation manifeste des droits de leur client, ont protesté contre ce qu’ils qualifient de « parodie de justice », en boycottant le 04 juin 2024, le procès qui met au banc des accusés pour détournement de fonds publics, leur client et Gerard Fanou, comptable de la famille de l’ancien Président de la République déchu Ali Bongo.
Les audiences reprendront le 12 juin prochain. Entamé le 03 juin, le procès a été interrompu le lendemain suite au retrait de la salle d’audiences des avocats de Laccruche Alihanga. Ils ont protesté vigoureusement contre une manipulation et d’une violation des droits de la défense dont le délibéré ne pourrait en aucun cas garantir l’équité.
« Pour qu’une procédure soit équitable, il faut un minimum de respect des règles de procédure. « Nous avons assisté depuis l’ouverture de ces sessions criminelles à une parodie judiciaire, un cirque judiciaire dans laquelle on empêche à la défense de donner ses arguments et d’expliquer dans le seul but de donner des décisions déjà connues d’avance. Nous avons fait des études de droit, nous n’avons pas fait des études d’accompagnement à la mort », a fustigé chez notre confrère Depeche241, Me Anges Kevin Nzingou, un des 05 avocats du collège des avocats de Brice Laccruche Alihanga.
Suite à cet incident, la Cour criminelle spécialisée a « déconstitué » c’est-à-dire viré du procès Me Anges Kevin Nzingou. L’intéressé a reconnu à Gabonactu.com que, « le président a ordonné ma déconstitution et mon remplacement par un avocat d’office ».
L’ancien tout puissant Directeur de cabinet d’Ali Bongo dont l’état de santé est chancelant parce que souffrant du cancer du côlon est poursuivi dans une 3ème affaire par le Ministère public, pour les chefs d’accusations supposés de détournement de fonds publics et de blanchiment de capitaux en complicité avec le comptable Gérard Fanou.
Lacchruche Alihanga et ses lieutenants avaient été arrêtés en décembre 2019 dans le cadre d’une opération anti-corruption baptisée : « opération scorpion ». Après plus de 4 ans de détention préventive, il avait bénéficié d’une liberté conditionnelle le 20 octobre 2023 avant que celle-ci ne soit entérinée le 25 mai dernier par un jugement.
Camille Boussoughou