Invité chez nos confrères de la radio Urban FM, Alain-Claude Bilie-by-Nzé estime que l’actuelle présidente du sénat et le ministre de la justice disposent, tous les deux, suffisamment de leviers pour ouvrir des enquêtes susceptibles de faire la lumière sur des ‘’supposés’’ crimes de sang perpétrés par le pouvoir déchu, au sortir de la présidentielle d’août 2016.
« J’ai discuté avec Ali Bongo Ondimba, il m’a dit qu’il n’y a pas eu de charniers en 2016. Je suis loyal à Ali Bongo Ondimba, mais je suis prêt à lui retirer ma loyauté aujourd’hui si on nous faisait la preuve de l’existence de ces charniers », a défié le dernier premier ministre du président déchu.
Si Alain-Claude Bilie-by-Nzé reconnait effectivement que l’ancienne présidente du sénat s’est prononcé en faveur de la mise en place de la commission vérité-justice et réconciliation, lors de la cérémonie de présentation des vœux au président de la transition en janvier dernier, il n’espère pas moins que la ‘’présidente de l’Union nationale’’ (ancienne aile dure de l’opposition), « se serve de tous les leviers dont elle dispose actuellement pour favoriser la mise en place d’une commission d’enquête parlementaire sénatoriale. Cette commission, serait susceptible de faire la lumière sur les crimes de sang, notamment les présumés charniers de 2016 abondamment évoqués dans les rangs de l’ancienne opposition à Ali Bongo Ondimba, dans le contexte de la présidentielle de 2016 », argumente l’ancien élu du canton Ntang Louli (Ogooué Ivindo, nord-est).
Tout comme Paulette Missambo, le dernier premier ministre d’Ali Bongo Ondimba, n’en attend pas moins de la part de Paul-Marie Gondjout, dans ses prérogatives de ministre de la justice garde des sceaux, qu’il il invite « à faire diligence dans le cadre des enquêtes qui permettraient de montrer aux gabonais où se trouvent les charniers de 2016 dont il a souvent été question dans les rangs de l’ancienne opposition », suggère-t-il.
Sur cette question, comme sur bien d’autres crimes financiers, abondamment commentés dans l’opinion, Alain-Claude Bilie-by-Nzé dit redouter que de nombreux dirigeants tapis dans le gouvernement et les institutions de la transition se retrouvent éventuellement pris dans le collimateur.
Au demeurant, l’ancien premier ministre s’est indigné face à cette forme d’intolérance à lui dénier le droit d’user de ses droits et libertés d’expression notamment, alors qu’en face il ferait l’objet de toutes sortes d’attaques et de critiques librement et amplement relayées.
Alph’-Whilem Eslie