Le ministre de la santé, Pr Adrien Mougougou, a procédé mercredi au lancement officiel de l’utilisation des tests de dépistage rapide du paludisme dans les officines pharmaceutiques. Ce nouveau dispositif sanitaire mise en œuvre avec la collaboration de l’Agence nationale du médicament et des autres produits de santé (ANMAPS), permettra un usage rationnel des antipaludiques et leur prescription aux personnes strictement atteintes de paludisme.
L’utilisation des TDR dans les pharmacies est selon toute vraisemblance, le meilleur moyen d’éviter à un patient de prendre un médicament qui ne traite pas de sa pathologie, le paludisme en l’occurrence. Il n’en sera nullement guéri et bien au contraire, sera susceptible de développer des formes de résistance, anéantissant les chances de guérison face à un antipaludique lorsqu’il sera véritablement atteint de paludisme.
« Si on utilise ces médicaments sans s’assurer de l’existence du parasite dans nos corps, ça veut dire qu’on va créer cette résistance et lorsqu’on en aura besoin, le corps ne pourra plus réagir », a expliqué le Patron du département de la santé.
Et le Pr Adrien Mougougou de justifier le bien fondé du choix des pharmacies pour la disponibilisation des TDR, parce que dit-il, « nous avons estimé que c’était le bon endroit pour conseiller les gabonais et emmener les pharmaciens qui ont aussi une certaine responsabilité à l’égard des patients de prendre des mesures idoines pour la protection des populations », a-t-il argumenté.
Au Gabon, les pharmacies sont souvent substituées aux hôpitaux et centres de santé. C’est le premier endroit médical où se rend le plus facilement une personne atteinte d’un malaise. Ces structures étant généralement dépourvues de laboratoires pour les diagnostics fiables et analyses profondes, les consultations et prescriptions se font souvent sur la base de simples explications du patient au pharmacien.
« Ce que nous faisons aujourd’hui avec les TDR du paludisme dans les pharmacies, c’est de protéger ces molécules-là, les utiliser à bon escient, pour que les années à venir nous soyons toujours capables de nous soigner en toute sécurité », a assuré Ange Mibindzou Mouelet, Directeur général de l’Agence nationale du médicament dont l’une des missions est de veiller à la qualité et à l’efficacité du test.
Présent à la cérémonie, Dr Alain Mombo Mombo, Directeur du Programme national de lutte contre le paludisme, a rassurer quant à l’approvisionnement régulier des TDR sur toute l’étendue du territoire et à renforcer les campagnes de lutte contre le paludisme.
Tout patient présentant un état grippal ou fiévreux, désireux d’acheter un antipaludique, devra débourser un montant de 1500 Frs CFA pour un test de dépistage rapide (TDR) du paludisme avant toute vente d’antipaludique. La consigne est déjà de rigueur dans les structures sanitaires.
Le paludisme est une épidémie au Gabon et représente un véritable problème de santé publique. Tous les trimestres, les acteurs de santé procéderont à des contrôles de routine pour s’assurer de l’efficacité des mesures édictées et éventuellement procéder aux améliorations nécessaires.
Bétiness Makosso