Le Gabon avait déjà boycotté la célébration à Libreville du 48è anniversaire de l’indépendance de l’Angola © Gabonactu.com
La tension est montée d’un cran entre le Gabon et l’Angola. Si des sources angolaises ont évoqué un problème de calendrier pour justifier l’impossibilité pour le général Brice Clotaire Oligui Nguema de se rendre à Luanda (Angola) comme il l’a souhaité, Libreville agacé, a décidé de rappeler son ambassadeur à Luanda, reniflant l’odeur d’un parfum de mauvaise odeur émanant de la capitale angolaise.
Dans une lettre du ministre gabonais des Affaires étrangères datée du 15 décembre 2023, citée par la presse gabonaise dont GabonReview, le Gabon a décidé de rappeler son ambassadeur en poste à Luanda pour consultation.
Cette décision radicale est intervenue après le sommet de la CEEAC en Guinée Equatoriale. L’Angola aurait été le chef de file des pays qui ont milité pour le maintient des sanctions contre le Gabon suite au coup d’Etat du 30 août dernier qui a renversé le régime d’Ali Bongo.
Luanda aurait aussi activité son réseau diplomatique pour la mise en œuvre effective du transfert du siège de la CEEAC de Libreville vers Malabo en Guinée Equatoriale.
Le refus des autres chefs d’Etat aurait contraint le numéro un angolais d’écourter sa participation à ce sommet consacré au Gabon et de rentrer chez lui.
Le remord de cette déculottée angolaise ressort subtilement dans le communiqué final de la rencontre de Djibolho.
« La Conférence a exhorté les Autorités de transition à continuer à garantir les conditions de sécurité au Président, aux membres de la Commission et de l’ensemble du personnel de la Communauté sur le territoire Gabonais, tout en veillant à l’indépendance et à l’autonomie d’action de la Commission en toutes circonstances », peut on lire sur le point 16 du communiqué final du sommet de la CEEAC de Djibolho. Comme si les fonctionnaires communautaires étaient menacés au Gabon.
Signe avant-coureur
Le rappel de l’ambassadeur du Gabon en Angola est la manifestation emblématique d’un feu qui couvait depuis la prise du pouvoir par les militaires à Libreville.
Les échanges des amabilités seraient restreints entre les deux pays membres de la CEEAC. Le 10 novembre dernier à Libreville, le Gabon a boycotté la célébration anticipée de la fête nationale d’Angola dans un hôtel de la capitale.
Les officiels gabonais invités ont décliné l’offre à la dernière minute. Les hymnes des deux pays ont tout de même été joués durant la cérémonie, sans plus.
Qui pour déclarer la paix des braves entre ces deux Etats qui n’ont aucune frontière commune mais membres d’une même organisation d’intégration régionale ? Wait and see. Pour le moment, le parfum entre les deux capitales sent mauvais.
Camille Boussoughou