Gabriel Tchango, le maire de Port-Gentil du Parti démocratique gabonais (PDG) a été hué copieusement par la population, alors qu’il était censé prendre la parole pour représenter le peuple de Port-Gentil, lors de la visite du président de la Transition, le général de brigade, Brice Clotaire Oligui Nguema.
La scène s’est passée le week-end écoulé à la foire municipale Pierre-Louis Agondjo Okawé. En effet, faisant le tour du propriétaire dans des quartiers rattachés à la commune de Port-Gentil, Brice Clotaire Oligui Nguema qui était descendu sur le terrain avec son équipe pour aller à la rencontre de sa population mais surtout, pour constater de lui-même l’état de la ville, a été surpris de voir une marrée humaine ivre de colère, hué à chaud Gabriel Tchango (Tony Montana). En fin stratège, le général de brigade Brice Clotaire Oligui Nguema, a compris simplement le message de la population qui ne veut plus voir dans la gestion de la cité, certaines personnalités ayant flirté avec le pouvoir déchu depuis des années, et entraînée le poumon économique du pays dans le chaos auquel il est plongé.
« C’est bien j’ai compris le message ! Je vous l’ai dit, j’ai compris le message et c’est toujours mieux que l’on se comprenne », a dit en souriant Brice Clotaire Oligui Nguema.
Port-Gentil comme d’autres villes du pays se trouve dans un état de sous-développement avancé. Nids de poule, trous béants, décharge à ciel ouvert, c’est le décor visible de certaines voies de circulation de la capitale économique où coule le pétrole.
« J’ai passé une bonne partie de ma vie à Port-Gentil, où on était tous fières d’être Port-Gentillais. J’ai mal de mon Port-Gentil, tout comme vous j’en souffre »,a-t-il déploré.
Lors de son allocation, le leader du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI), a laissé parler son cœur plein de douleur et de tristesse après avoir effectué un tour, dans les différents quartiers où il a grandi.
Pour lui, « Port-Gentil est aujourd’hui notre échec collectif mais également et surtout, celui des élites de la province qui pensaient à eux-mêmes au détriment de la population ».
Si certains veulent la tête de monsieur Tchango à la mairie de Port-Gentil, se serait pour son manque d’implication dans le développement de la ville confrontée aux inondations, à l’insalubrité, au chômage et bien d’autres, mais surtout, à des pratiques de vente de contrats à durée indéterminée à certains agents désireux garantir leurs postes. Selon des sources proches, lui et son directeur du personnel et des affaires administratives, Igor Landry Thomos sont pointés du doigt dans cette affaire louche.
Le doyen politique, membre du Conseil consultatif des sages au sein du parti au pouvoir, Michel Essongué, a lui également été vomi par la population. Clé de voûte de ce système dans la province de l’Ogooué-Maritime, il a été hué par son peuple par rapport à l’état actuel de la ville qui ressemble à un cimetière. Il est la figure emblématique dans la commune.
Les populations dénoncent le fait qu’il ait placés ses filleuls dans les postes stratégiques, pour s’asseoir sur l’économie de la province au détriment du bien-être de la population. Conséquence, la ville manque de tout ; routes, scanner, hôpital de référence, complexe sportif ultramoderne, parc, piscine municipale, salle de spectacle etc. Bref ! Port-Gentil souffre depuis des années d’un syndrome ; une jeunesse sans perspectives laisse ainsi s’exprimer ses frustrations et ses rancœurs à l’encontre d’un pouvoir qui ne se préoccupe pas d’elle. D’ou la rogne qui a prévalu à la foire municipale.
Vincent Ranozinault