Leaders de SYNTHEE+, syndicat de la SEEG posant pour la postérité juste après leur libération du B2 ce jeudi à Libreville © D.R
Les leaders de SYNTHEE+, le syndicat de la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG), à l’origine du mouvement d’humeur entamé le 08 décembre dernier suite au non paiement des gratifications de fin d’année (13ème mois), gardés à vue, à la Direction générale des contre-ingérences et de la sécurité militaire (DGCISM) couramment appelée (B2), ont été libérés ce jeudi 14 décembre après 48 heures de privation de liberté.
Les huit (08) syndicalistes ont été convoqués depuis mardi dernier au B2 où ils été longuement auditionnés. Il était question pour eux de faire une déposition au sujet de leurs revendications qui frisaient un trouble à l’ordre public.
Vendredi, les agents de la SEEG ont stoppé le travail, barricadé les principales portes d’entrée et de sortie du siège social de l’entreprise pour contraindre la direction générale de procéder au paiement du 13ème mois dont la date du versement était initialement fixée au vendredi 8 décembre.
Les agents ont déploré qu’à la place du paiement vendredi, une note a annoncé le même jour que la gratification ne sera pas versée. Ce qui explique, selon eux, la vive protestation.
Réagissant à la menace des syndicalistes de couper l’eau et l’électricité dans tout le pays, le président de la Transition, le général Brice Clotaire Oligui Nguéma en séjour dimanche à Ndendé dans le sud du pays, a, à son tour sévèrement menacé de représailles ces agents incapables, selon lui, de fournir en permanence l’eau et l’électricité à la population.
Oligui Nguéma, furieux, a, demandé aux agents de la SEEG d’aller couper, en premier, le courant au palais présidentiel avant de s’en prendre aux populations.
Ce discours du président de la Transition a aussi irrité les syndicalistes qui disent revendiquer un droit légal. Ils ont dans un message devenu viral sur les réseaux sociaux rappelé au général Oligui Nguéma que la SEEG n’est pas la garde républicaine à qui ont peut donner les ordres à volonté.
Avant le coup d’État du 30 août dernier, Brice Clotaire Oligui Nguéma était le commandant en chef de la garde Républicaine, unité d’élite dédiée à la protection du président de la République et des institutions.
Pour le moment, l’électricité et l’eau ne sont pas coupées dans les foyers qui en disposent habituellement.
Les librevillois qui n’ont pas d’eau en permanence, « maudissent » les agents de la SEEG qui rèclament des gratifications pour mauvais services rendus.
La SEEG est une entreprise parapublique dont les dirigeants sont nommés par l’État depuis le départ en 2019 du groupe français Veolia qui en avant la concession durant plus de 20 ans. Le personnel déplore un outil de production obsolète et des détournement massifs des fonds par les cadres nommés par l’État. Ces derniers jouiraient d’une totale impunité.
Antoine Relaxe