Climat délétère à Wire groupe oil-field services. Les employés de cette antenne provinciale de Port-Gentil broient du noir, depuis des mois voire des années, du fait des conditions professionnelles et sociales exécrables. Abusés professionnellement par leur employeur, ils souhaitent la révision de la grille salariale, une assurance santé, la clarification du calcul de l’indemnité de service rendu (ISR), le paiement du retour congés.
« Nous n’avons pas de prime de gaz, de prime de risque et de salissure. Ce qui fait que dans nos salaires vous ne voyez que la base, et le nombre de jour de chantier. Y’a aucune majoration du temps sur chantier. Le climat social est catastrophique. Si tu boudes on te vire », dénonce sous l’anonymat un agent.
La mise en place de l’assistance décès, au plan de carrière, la résolution du dépassement des jours sur site (extra day), le paiement de prime d’astreinte pour les agents en rotation (28/28 en base) font également partie des points de revendications des agents qui déplorent le mutisme de l’entreprise.
« Nous ne sommes pas payés en heures de nuit, pour le domaine de compétence où nous sommes. La situation salariale ne respect pas la grille. Notre prime de chantier est à 7500 alors que nos concurrents touchent 40.000 FCFA. Ce n’est pas normal ! On se sent lésé ! Ils règlent des comptes à ceux qui veulent s’exprimer, certains ont été mis en chômage technique », dénonce encore un autre agent apeuré.
Abusés, maltraités, désabusés, bâillonnés à point, ils ne savent plus à quel saint se vouer. Face à leur employeur qui demeure à jamais droit dans ses bottes, ils ont effectué les démarches auprès de la direction provinciale du travail, du Tribunal de première instance de Port-Gentil et l’inspection spéciale du travail en charge du secteur pétrolier. Aucune ligne n’a bougé à ce jour. Une situation qui laisse sans voix et dans l’amertume les travailleurs.
« C’est une entreprise qui est habituée à monnayer. Sur une année Wire s’est rendue à l’inspection du travail plus de vingt fois. Jusqu’au Tribunal on se retrouve là-bas, c’est désolant. Aujourd’hui on ne peut pas manifester par peur d’être licencié, c’est chacun qui traite son cas personnellement », déplore un agent.
Vincent Ranozinault