Faire chanter l’hymne national aux enfants, à leurs papas et mamans tous les lundis et vendredis autour du drapeau national c’est certes une excellente idée patriotique, mais le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) doit hâter les pas, trouver les moyens pour lier les bonnes intentions aux actes concrets ..
7h30 et 15h30 tous les lundis et vendredi sont donc désormais des heures du patriotisme au Gabon.
Les élèves doivent se rassembler autour du drapeau pour chanter l’hymne national après avoir assisté à la levée ou la descente des couleurs. Comme ce qui se faisait habituellement dans les casernes.
C’est la preuve que l’armée est au pouvoir et c’est tant mieux pour inculquer le patriotisme à un peuple qui semblait avoir perdu ses repères durant plus d’un demi-siècle de la famille Bongo au pouvoir.
Loin du triomphalisme, l’exercice notamment dans les administrations où le temps de déposer -son ou ses enfants à l’école et rattraper sa propre cérémonie de levée des couleurs, lundi et vendredis- complique des équations déjà pas simples par les parents d’élèves, dégouter, dont certains reniflent une certaine infantilisation et disent tout leur dépit d’être ainsi infantilisés.
Chantiers prioritaires
Mais quel objectif voudrait-on atteindre en imposant à des adultes achevés et consommés de réciter l’hymne national à tue-tête ?
Qu’est-ce que cette initiative -tout comme la journée du drapeau tous les 9 août- apporterait véritablement comme plus-value dans le développement du pays ou dans les réflexes assurément enracinés chez les personnes de la tranche d’âge visée ?
Dans une cinglante mise au point, un universitaire et politologue, enseignant à l’UOB pense que les nouveaux maitres du Gabon devraient plutôt consacrer toute leurs énergies et sacrifices dans les chantiers prioritaires à l’horizon d’août 2025; dans une transition où le temps leur est plus que jamais compté.
Le coup de gueule de l’universitaire reste évidemment sans préjudice sur tout l’intérêt que revêt cette décision – chargée de civisme et de symboles- chez les tout-petits qui sont eux, le Gabon de demain; et non pas pour des quinquas, sexagénaires et au-delà; manifestement au soir de leurs carrières et de leurs vies.
Le moins qu’on puisse dire, c’est que cette décision est tournée en dérision, dans les maquis et salons feutrés de la capitale, même si personne n’ose sortir du bois pour la pourfendre ouvertement à ce jour.
Au fait, qu’en penses les représentants du peuple, sous les ors des Palais Léon MBA et Omar BONGO ?
Couvre feu 🔥
Il n’y a pas de gêne à revoir la copie d’une décision qui pourrait produire un effet boumerang du fait contraintes logistiques, au-delà de toutes apparences ou convenances.
Tout comme, il paraît plus que jamais incongrue de maintenir le couvre-feu dès 24h. Ce black out qui dure jusqu’à 5 heures du matin fait trop de mal à l’économie de la nuit qui fait vivre tant de familles.
Féeodora Madiba
Je ne savais pas les Gabonais aussi exigeants après 60 ans de pdgisme! On demande à ceux qui n’ont que 2 mois de pouvoir de réaliser ce que leurs prédécesseurs n’ont pas pu faire en 60 ans! À entendre certains, le CTRI est responsable de tous les dysfonctionnements relevés ! Pourtant le CTRI pose des actes. On veut faire passer le CTRI pour des magiciens ! On va jusqu’à tourner en dérision la décision de lever les couleurs et de chanter l’hymne national ! Qui savait encore chanter la Concorde? Le patriotisme n’était plus à l’ordre du jour. Très peu de Gabonais aimaient encore leur pays dont la gestion était confiée aux expatriés. Il fallait être étranger pour avoir des privilèges. Le pays était sous coupe réglée. On avait livré le pays au pillage systématique. Avec le CTRI nous nous réapproprions notre pays. Cela commence par l’amour du pays et le respect de tous ses attributs. Chaque jour qui passe nous révèle la situation catastrophique du pays. La tâche n’est pas aisée. Il faut d’abord commencer par faire changer les mentalités. Le CTRI a décliné sa feuille de route. Patience !